L’unité de la famille humaine (Benoît XVI)

L’unité de la famille humaine (Benoît XVI)

Durant son voyage en Terre , le pape Benoît XVI s'est adressé aux trois religions monothéistes : aux juifs, aux musulmans et aux chrétiens.

De nombreuses nations afflueront vers la montagne du Temple du Seigneur

« Durant mon séjour à Jérusalem, j'aurai le plaisir de rencontrer de nombreux responsables religieux éminents de ce pays.

Les trois grandes religions monothéistes ont, entre autres, en commun une vénération particulière pour cette cité .

C'est mon espérance la plus chère que tous les pèlerins qui se rendent sur les lieux saints puissent y avoir accès librement et sans restriction, qu'ils puissent prendre part aux célébrations religieuses et qu'ils puissent soutenir le digne entretien des lieux de culte qui se trouvent sur les sites sacrés.

Puissent les termes de la prophétie d'Isaïe s'accomplir : de nombreuses nations afflueront vers la montagne du Temple du Seigneur, pour qu'Il puisse leur enseigner ses chemins, pour qu'elles puissent suivre ses sentiers - des sentiers de paix et de justice, des sentiers qui conduisent à la réconciliation et à l'harmonie (cf. Is 2, 2-5). »

Benoît XVI, Discours à l'aéroport International Ben Gurion - Tel Aviv, Lundi 11 mai 2009.

Ce que permet la ville de Jérusalem

« Mes amis : Jérusalem, qui a longtemps été un carrefour pour de nombreux peuples d'origines différentes, est une cité qui permet aux Juifs, aux Chrétiens et aux Musulmans aussi bien

- d'assumer le devoir et de jouir du privilège de témoigner ensemble de la coexistence pacifique depuis si longtemps désirée par ceux qui adorent le Dieu unique ;

- de mettre en évidence le dessein du Tout-Puissant sur l'unité de la famille humaine annoncée à Abraham ;

- et de proclamer la nature véritable de l'homme qui est d'être un chercheur de Dieu. »

Benoît XVI, Palais présidentiel - Jérusalem, Lundi 11 mai 2009

Une unité qui n'est pas dépendante de l'uniformité

« "Dieu dit à Abram, 'Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t'indiquerai ... Abram partit... et prit sa femme Saraï avec lui "(Gn 12, 1-5). L'appel soudain de Dieu, qui marque le début de l'histoire de nos traditions de foi, a retenti au cœur de l'existence quotidienne ordinaire d'un homme. Et l'histoire qui s'est ensuivie, se modela, non pas de façon isolée, mais à travers la rencontre avec les cultures égyptienne, hittite, sumérienne, babylonienne, perse et grecque. [...]

Les premiers pas d'Abraham sur le chemin de la foi, et les pas que nous faisons pour aller ou revenir de la synagogue, de l'église, de la mosquée ou du temple, battent le sentier de notre unique histoire humaine, et ouvrent, au fur et à mesure, la route vers la Jérusalem éternelle (cf. Ap 21, 23).

De la même manière, toute culture, avec sa capacité interne de donner et de recevoir, est un signe de l'unité de la nature humaine. Pourtant, l'individu n'est jamais pleinement exprimé à travers sa propre culture mais au contraire il la transcende dans sa constante recherche de quelque chose qui la dépasse.

Dans cette perspective, chers amis, nous voyons la possibilité d'une unité qui n'est pas dépendante de l'uniformité.

Benoît XVI, Discours à l'auditoire du centre Notre Dame de Jérusalem - Lundi 11 mai 2009

Quelqu'un qui croit est quelqu'un qui cherche la vérité et en vit

« Quelqu'un qui croit est quelqu'un qui cherche la vérité et en vit.

Bien que le moyen par lequel nous comprenons la découverte et la communication de la vérité soit en partie différent d'une religion à l'autre, cela ne devrait pas nous détourner de nos efforts en vue de témoigner du rayonnement de la vérité.

Ensemble, nous pouvons proclamer que Dieu existe et qu'on peut le connaître, que la terre est sa création, que nous sommes ses créatures, et qu'il appelle tout homme et toute femme à vivre de manière à respecter son dessein sur le monde. [...]

Loin d'être une menace pour la tolérance vis-à-vis des différences culturelles ou du pluralisme (culturel),

la vérité

- rend possible un consensus

- et permet au débat public de rester rationnel, honnête et solide,

- elle ouvre enfin le chemin de la paix.[...]

En cet âge d'accès immédiat à l'information et marqué par des tendances sociales qui engendrent une forme de monoculture, une réflexion approfondie sur la présence permanente de Dieu pourra

- enhardir la raison,

- stimuler le génie créatif,

- faciliter une évaluation critique des pratiques culturelles

- et renforcer la valeur universelle de la croyance religieuse. »

Benoît XVI, Discours à l'auditoire du centre Notre Dame de Jérusalem - Lundi 11 mai 2009

Ce que les grandes religions monothéistes ont en commun

« Ici, les chemins des trois grandes religions monothéistes du monde se rencontrent, nous rappelant ce qu'elles ont en commun.

- Chacune croit en un Dieu unique, créateur et régissant toute chose.

- Chacune reconnaît en Abraham un ancêtre, un homme de foi auquel Dieu accorda une bénédiction spéciale. »

Benoît XVI, Discours sur l'Esplanade du dôme du Rocher - Jérusalem. Mardi 12 mai 2009

Un Dieu unique, source infinie de justice et de pardon

« Nous pouvons commencer par nous appuyer sur la foi au Dieu unique, source infinie de justice et de miséricorde, puisqu'en lui ces deux qualités existent dans un parfaite unité. Ceux qui croient en son nom ont le devoir de s'efforcer inlassablement d'être justes en imitant son pardon, car les deux qualités sont orientées intrinsèquement vers la coexistence pacifique et harmonieuse de la famille humaine. »

Benoît XVI, Discours sur l'Esplanade de la Mosquée - Jérusalem. Mardi 12 mai 2009

Notre responsabilité

« Pour cette raison, il est de la plus haute importance que ceux qui adorent le Dieu Unique puissent montrer qu'ils sont à la fois enracinés dans et orientés vers l'unité de la famille humaine tout entière.

En d'autres termes, la fidélité au Dieu Unique, le Créateur, le Très-Haut, conduit à reconnaître que les êtres humains sont fondamentalement en relation les uns avec les autres, puisque tous doivent leur existence véritable à une seule source et tous marchent vers une fin commune. Marqués du sceau indélébile du divin, ils sont appelés à jouer un rôle actif en réparant les divisions et en promouvant la solidarité humaine.

Cela fait peser sur nous une grande responsabilité. [...]

En se soumettant à son dessein d'amour sur la création, en étudiant la loi inscrite dans le cosmos et gravée dans le cœur de l'homme, en réfléchissant sur le don mystérieux de l'auto-révélation de Dieu, puissent les croyants continuer à maintenir leurs regards fixés sur la bonté absolue de Dieu, sans jamais perdre de vue la manière dont elle se reflète sur le visage des autres ! »

Benoît XVI, Discours sur l'Esplanade de la Mosquée - Jérusalem. Mardi 12 mai 2009


Synthèse Françoise Breynaert