Les étapes des affirmations de l’Eglise sur Marie

Les étapes des affirmations de l’Eglise sur Marie

Premièrement.

Les premières grandes affirmations de l'Eglise sur Marie sont directement liées aux premières affirmations sur le Christ dans les .

Jean Paul II explique ceci[1] :

- "Après l'Ascension", ceux qui ont "cru en Jésus" (c'est-à-dire qu'ils ont cru qu'il venait de Dieu) ont aussi vénéré celle qui est sa mère "selon la nature humaine". Marie est aussi pour eux celle qui a reçu du crucifié une "nouvelle maternité", à leur égard (cf. Jn 19, 25-27).

- Ensuite, dans son désir d'approfondir les évènements de la vie terrestre de Jésus, l'Eglise, "dès l'origine", a reconnu "la maternité virginale" de Marie, "signe que Jésus a pour Père Dieu lui-même". (cf. Lc 1, 26-38).

- Plus tard, en Egypte, la piété populaire lui a attribué le titre Theotokos. Mais, le titre de Mère de Dieu est déjà attesté par Matthieu dans la formule équivalente de « Mère de l'Emmanuel » (« Dieu-avec-nous ») (cf. Mt 1, 23).


[1] Jean Paul II, audience du 13 septembre 2009

Deuxièmement.

Il y a ensuite un « développement du dogme » qui n'est pas la découverte d'une vérité mais une meilleure précision du langage face aux hérésies.

Déjà le symbole de Nicée (325) comme celui de Constantinople(381) proclament que Jésus est vrai Dieu et vrai homme mais il n'y a pas une doctrine précise sur la façon dont ces deux natures sont unies ou existent ensemble dans la personne de l'unique Seigneur. C'est alors que le concile d'Ephèse déclare :

"Voici ce qu'enseigne la doctrine de la foi plus sûre, ce qu'avaient retenu les saints Pères :

en effet ils n'ont pas craint d'appeler la Vierge Theotokos (mère de Dieu),

non pas en ce sens que la nature du Verbe et sa divinité ait eu de la Vierge le début de son origine,

mais qu'en ayant tiré d'elle ce corps sacré perfectionné par l'âme intelligente à qui il était uni selon l'hypostase, se déclare né selon la chair."

Le rôle du théologien est d'élaborer un langage rigoureux, et les affirmations de l'Eglise ont pour but de traduire l'Evangile dans la culture de son temps.

Troisièmement.

Viennent ensuite des vérités que le peuple de Dieu va découvrir progressivement selon la promesse de Jésus : « J'ai encore bien des choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les comprendre à présent. Mais quand il sera venu, lui l'Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité toute entière ; il ne parlera pas de lui-même, mais tout ce qu'il entend, il le dira, et il vous fera connaître les choses à venir. Celui-là me glorifiera, parce qu'il prendra du mien et vous l'annoncera. » (Jn 16, 12-14)

Dans ce registre se trouvent le développement de la réflexion sur la responsabilité de Marie et sa maternité dans l'ordre de la grâce, ainsi que les croyances relatives à l'Assomption et à l'Immaculée conception.

Le rôle du théologien est alors de mettre les vérités en lien les unes avec les autres. Les preuves scripturaires sont alors moins importantes, les affirmations de l'Eglise reflètent le « sensus fidelium » car l'Esprit Saint inspire le peuple en prière et le guide.

Vatican II a mis en valeur cette mission des baptisés, ainsi que, en ce qui concerne les dogmes mariaux, la catéchèse de Jean Paul II du 8 novembre 1995.


Françoise Breynaert