La Passion de Jésus

La Passion de Jésus, lieu de révélation

Les de Matthieu (Mt 27,51) Marc (Mc 15,38) et Luc (Lc 23,45) racontent qu’au moment de la mort de Jésus le voile du temple se déchira en deux, de haut en bas, tandis qu’il est désormais un autre temple où prier le Père, un autre sacrifice, un autre grand-prêtre…

L’Evangile de Jean souligne de son côté que Jésus meurt au moment du sacrifice des agneaux pour la pâque juive, que Jésus accomplit. En voyant mourir Jésus, le centurion romain s’écria :

« Vraiment cet homme était fils de Dieu ! » (Mc 15,39, cf. Mt 27,54) ;

l’Evangile de Luc dit simplement qu’il

« était un juste ! » (Lc 23,47).

L’heure de la Passion est l’heure où le Fils de l’homme va être glorifié et Dieu va être glorifié en lui, c’est le souvenir qu’a gardé saint Jean (Jn 13,31-32 cf. aussi Jn 17,1-5). Ce poids de gloire est celui de l’amour :

« Jésus… ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin. » (Jn 13,1).

La scène à Gethsémani révèle cette gloire :

« Jésus donc sachant tout ce qui allait lui advenir, sortit et leur dit : Qui cherchez-vous ? Il lui répondirent : Jésus le Nazoréen, il leur dit : Moi Je Suis. Or Judas, qui le livrait, se tenait là, lui aussi, avec eux. Quand Jésus leur eu dit : Moi Je Suis. Ils reculèrent et tombèrent à terre. » (Jn 18, 4-6)

Reculer et tomber à terre traduit un verbe hébreu qui veut dire se prosterner. Jésus est celui qui sait et qui se présente avec la parole de Dieu au buisson ardent:

« Je suis celui qui Suis » (Ex 3,14)

Devant Jésus, on se prosterne pour adorer !

« De nouveau donc il leur demanda : Qui cherchez-vous ? Ils dirent : Jésus le Nazoréen. De nouveau, Jésus répondit : Je vous ai dit que Moi Je Suis. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez ceux là s'en aller. Afin que s'accomplît la parole qu'il avait dite : Ceux que tu m'as donnés, je n'en ai pas perdu un seul. » (Jn 18,7-9)

Ainsi Jésus est le bon pasteur qui donne sa vie pour ses brebis (Jn 10,11), qui donne sa chair pour la vie du monde (6,55-57). Arrêté, Jésus est d’abord emmené chez Anne, puis chez Pilate.

Quand je serai élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi.

Chez Pilate, tandis que la foule vocifère et que Jésus est condamné à mort, le regard du croyant sur Jésus s’élève de plus en plus haut :

- Jésus va donc mourir en croix et réaliser sa prophétie :

« Quand je serai élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi. » (Jn 12,32)

- Sa Royauté vient d'ailleurs :

« Mon royaume n’est pas de ce monde. » (Jn 18,36)

- Il est le vrai Messie opposé au faux messie, Barrabas (Jn 18, 40).

- Il est couronné,

« Voici l'homme ! » (Jn 19,5),

Il est le fils de l’homme dont parlaient les prophètes…

- Jésus est "d’en Haut" :

« Les Juifs lui répliquèrent : Nous avons une Loi et d'après cette Loi il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu. Lorsque Pilate entendit cette parole, il fut encore plus effrayé. Il entra de nouveau dans le prétoire et dit à Jésus : D'où es-tu ? Mais Jésus ne lui donna pas de réponse. Pilate lui dit donc : Tu ne me parles pas ? Ne sais-tu pas que j'ai pouvoir de te relâcher et que j'ai pouvoir de te crucifier. Jésus lui répondit : Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi, si cela ne t'avait été donné d'en haut ; c'est pourquoi celui qui m'a livré à toi a un plus grand péché. » (Jn 19,7-11)

- Jésus trône comme juge du monde :

« Pilate… amena Jésus dehors et le fit asseoir au tribunal. » (Jn 19,13).

Crucifié sur le Golgotha en tant que roi, sa tunique n’est pas déchirée (Jn 19,19-24) : comme on l’attendait de Dieu lui-même, Jésus rassemble les fils de Dieu dispersés (Jn 11,51), en donnant au disciple sa mère et en répandant l’Esprit Saint (Jn 19,25-37).


F. Breynaert