Le Fiat de Marie et le Fiat de Joseph

Le Fiat de Marie et le Fiat de Joseph permettent la Nouvelle Alliance

L’Alliance au Sinaï était adressée aux hommes et aux femmes : « Le Père de l’univers proclama les dix paroles et oracles… alors que la nation, hommes et femmes ensemble, s’était réunie en assemblée. »[1 ]

Au début de la nouvelle Alliance, un homme et une femme sont interpellés, et nous avons une annonce à Marie (Lc 1, 26-38) et une autre à Joseph (Mt 1, 18-25).

Marie après le dialogue avec l’ange donne son assentiment.

Joseph pense d’abord à séparer son sort de celui de Marie jusqu’au jour où l’ange lui révèle la mission qui lui est réservée.

Jean Paul II écrivit le 15 août 1988 au sujet de Marie :

« au début de la Nouvelle Alliance, qui doit être éternelle et irrévocable, il y a une femme : la Vierge de Nazareth »[2 ].

Et au sujet de Joseph, le 15 août 1989 :

« L’homme juste [Joseph], qui portait en lui tout le patrimoine de l’antique alliance, a été lui aussi introduit au début de la nouvelle et éternelle alliance, en Jésus-Christ »[3 ].

Grâce donc au « oui » d’une femme (Marie) et au « oui » d’un homme (Joseph) Dieu réalise la Nouvelle Alliance : le fils du Très Haut, le Verbe divin revêt notre chair pour devenir, de la façon la plus sublime, l’Emmanuel-Dieu avec nous, et être désigné comme le fils de Marie (Mc 6,3) ou le fils de Joseph (Jn 1,45).

L’alliance conclue sur le mont Sinaï fut comme la naissance d’Israël en tant que peuple de Dieu. Elle apparut comme l’archétype de la genèse même du genre humain aux origines du monde. Au Sinaï Dieu créa Israël pour établir une alliance d’amour. Dans l’Eden, Dieu créa l’humanité (représentée par Adam et Eve) pour un pacte d’amitié.

Mais après le Sinaï il y eut le péché du veau d’or ; Adam et Eve désobéirent et le rapport qui était auparavant harmonieux se disjoint (Gn3).

Joseph est juste (Mt 1,19) et Marie est l’humble servante du Seigneur (Lc 1,48) et ils accomplissent la loi du Seigneur (Lc 2,23).

Sur la base de leur union avec Dieu, Joseph et Marie vécurent vraiment Un (Gn 2,24).

La piété populaire, habituellement intuitive, aime contempler Marie qui, veuve de Joseph, aspire à être réunie avec lui, vivant près de Dieu puis dans le Fils ressuscité.


[1 ] Philon d’Alexandrie, De decalogo, 32

[2 ] Jean Paul II, lettre apostolique Mulieris dignitatem (15 août 1988)

[3 ] Jean Paul II, lettre apostolique Redemptoris Custos 32 (15 août 1989)

A.Serra

Bibliographie : A.SERRA, Myriam, fille de Sion, Médiaspaul, Paris, 1999