Le baptême de Jésus

Vers la révélation de la divinité de Jésus, le baptême de Jésus

« Et il advint qu'en ces jours-là Jésus vint de Nazareth de Galilée, et il fut baptisé dans le Jourdain par Jean. Et aussitôt, remontant de l'eau, il vit les cieux se déchirer et l'Esprit comme une colombe descendre vers lui, et une voix vint des cieux: "Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur." »

 

 

(Mc 1,9-11)

 

 

 

 

 

Les trois récits de Matthieu (Mt 3,13-17), Marc (Mc 1, 9-11) et Luc (Lc 3, 21-22) ont un même schéma de base divisé en trois parties : le cadre de la vision, le signe et enfin la parole.

 

 

 

 

 

La vision : sur Jésus les cieux s’ouvrent et Dieu descend selon l’annonce du troisième Isaïe :

 

 

« Nous sommes depuis longtemps des gens sur qui tu ne règnes plus. Ah, si tu déchirais les cieux et descendais ! Devant ta face, les montagnes seraient ébranlées. » (Is 63,19)

 

 

Nous sommes dans le cadre d’une attente apocalyptique (le couple de mots « les cieux s’ouvrir » et « descendre » n’apparaît dans la Bible qu’en Is 63,19 et ici). C’est donc une fin des temps que l’on attend avec la visite de Dieu.

 

 

 

 

 

Le signe : la colombe désigne toujours « le peuple » dans la pensée juive et biblique (Cf. Cantique des cantiques ; Os 7,11 ; 11,11), c’est le symbole d’un peuple à construire ou à sauver. Le récit de saint Jean (Jn 1,29-34) est diffèrent mais on y retrouve le signe de la colombe : l’Esprit Saint descend sur Jésus comme une colombe.

 

 

 

 

 

La parole : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur. » (Mc 1,11) ; « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur. » (Mt 3,17) fait référence au premier chant du Serviteur, du second (Is 42,1) pour annoncer un messie Serviteur, celui qui porte le droit aux nations. (L’Evangile de Luc ajoute la référence au psaume 2,7 « "Tu es mon fils; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré" » après la résurrection, mais la ligne de cette citation rejoint celle d’Isaïe 42,1) L'ensemble vision + signe + voix constitue le schéma d'un récit de vocation, comme par exemple dans le récit de la vocation d’Isa?e (Is 6).

 

 

 

 

 

Conclusion :

 

 

Pour les contemporains de Jésus qui attendaient une fin du monde - la cognée est à la racine de l’arbre ! disait Jean Baptiste lui-même (Lc 3,9) - un glissement s’opère : non, ce n’est pas encore la fin du monde, Jésus vient porter le droit aux nations et sauver ou fonder son peuple, ou encore l’épouser puisque l’image de la colombe dans le livre d’Osée et le Cantique des cantiques apparaît dans un contexte nuptial.

 

 

Pour le disciple, un premier indice de la divinité de Jésus est donné. La prophétie d’Isa?e se réalise, le ciel s’est ouvert, Dieu est descendu.

 

 

Les mots « mon Fils bien-aimé » ont une plus grande profondeur qu’au temps d’Isa?e ou des psaumes, et ces mots ouvrent sur un grand mystère.

 

 

Il faudra encore cheminer pour progresser dans la foi et comprendre vraiment le sens de cette voix céleste et de cette première révélation.

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

F. Breynaert