Connaissez-vous l’origine du Saint Nom de Marie ? Les symboles qui lui sont attribués et sa puissance ? Comment les poètes et théologiens l’ont exalté et la façon dont il s’est développé dans la prière ? La dévotion au Saint Nom de Marie, le Saint Nom de Marie dans la liturgie, etc. Découvrez-le dans notre Encyclopédie mariale, en cliquant sur les liens proposés.

La gloire du Saint Nom de Marie

Le Nom de Marie fut inspiré par Dieu aux parents de la Vierge, après la naissance de Marie, puis il fut prononcé avec grand respect par l'archange Gabriel au moment de l’Annonciation. Depuis, toutes les générations chrétiennes le prononcent dans la prière du ‘Je vous salue Marie . "Au Nom de Marie, l'Église fléchit le genou, les vœux et les prières des peuples retentissent de toutes parts" dit Pierre de Blois au XIIès. C’est la raison pour laquelle on honore le Saint Nom de Marie.

L’origine du Nom de Marie

Le Nom de « Marie » vient de l'araméen miryam, maryam. Ce nom a été rapproché entre autres de l'hébreu mara(h), « amertume » et de l'égyptien ancien mrit, merit, « aimée ». L’étymologie de ce nom a cependant connu de beaux développements: il a été associé à l’étoile depuis très longtemps, de façon fortuite et heureuse.

Marie, étoile de la mer

 

                                                                              Marie, étoile de la mer. Vitrail de Notre-Dame de la Nativité, Cénac.

On ne connaît pas vraiment l'origine de l'association du Nom de Marie à l’étoile, mais certains pensent qu'il est dû à une erreur de transcription d’un manuscrit traduit en latin par st Jérôme et écrit au IVès par Eusèbe de Césarée. Dans l’un de ses nombreux ouvrages, l’évêque de Césarée, premier historien de l’Église, interpréta le nom de Maryām, lui attribuant la signification de mar-yam (מר-ים) « goutte de la mer », basé sur מר mar, un mot biblique pour « goutte » et ים yam « mer ».

Saint Jérôme ( 420), docteur de l’Église et l’un des quatre Pères de l’Église latine, traduisit donc cette étymologie du nom de Marie par Stilla maris, qui signifie en latin « goutte d’eau de mer ». L’un des scribes recopiant un jour le manuscrit latin fit probablement une erreur de transcription, qui prévalut bientôt dans la tradition : au lieu de Stilla maris, il aurait écrit Stella maris, ce qui veut dire étoile de la mer. Heureuse erreur qui eut une postérité si féconde!

Cette étymologie associant le nom de la Vierge Marie à l’étoile prit corps dans la tradition : st Fulbert de Chartres, grande figure de l'Occident chrétien au XIès, la reprit, et elle se développa, notamment sous l’influence de st Bernard de Clairvaux, Docteur marial , au XIIès, dans l’une de ses homélies sur l’Annonciation, qui devint la fameuse prière ‘Regarde l’étoile’, célèbre grâce au chant de l’Emmanuel composé il y a quelques années. La littérature mariale, qui prit un essor au XIIIès grâce au développement du culte de la Vierge Marie, reprit également ce symbole de l’étoile pour saluer celle qui devint, dès le XIIès, « Notre Dame ».

L’hymne Ave maris Stella

Partition de l’Ave Maris Stella

L’hymne Ave maris Stella, qui exalte la Vierge Marie sous le nom d’ « étoile de la mer », est cependant plus ancienne : elle a été composée sans doute au VII ou au VIIIès et fait partie du répertoire grégorien, qui est encore chanté de nos jours. Elle a connu beaucoup de développements dans la musique, et inspiré de nombreux compositeurs, touchés autant par le symbole marial que par le contenu théologique de l’hymne. Cette hymne salue en effet la Vierge Marie comme étoile de la mer, mais elle affirme en même temps la Maternité divine de Marie, officiellement inscrite dans les dogmes marials en 431 après JC au concile d’Éphèse et la virginité perpétuelle de Marie. L’hymne évoque également l’Annonciation, reprend le thème de Marie ‘Nouvelle Ève’, connu depuis les premiers Pères de l’Église, et se termine par une seconde métaphore qui constitue un nouveau titre marial : « Porte du ciel ». Le pape Benoît XVI a commenté cette hymne dans son Encyclique Spe Salvi, mettant en lumière la façon dont cette métaphore mariale est un symbole d’espérance.

Marie, « porte du ciel », « clé du ciel»

                                                                                                         Allégorie de Marie Porte du ciel, cathédrale de Milan, détail.

St Ephrem de Nisibe, théologien et poète du IVès, appelait le Nom de Marie « la clé du ciel». Ces paroles sont confirmées par le Christ lui-même, dans les révélations qu’il a faites à sainte Brigitte : les paroles de Marie lui sont si douces et si agréables, qu’il ne peut repousser aucune de ses demandes. Dieu, apprit-elle, a donné à Marie un tel pouvoir sur tous les démons, que, quand l’un de ses serviteurs assailli par eux réclame son secours, d'un signe elle les épouvante et les met en fuite; ils aimeraient mieux voir redoubler leurs supplices, que de sentir peser plus longtemps sur eux le joug de la puissance de la Vierge.

La puissance du Nom de Marie

 

                                                                                                            La Vierge Marie, entourée des anges, terrassant les démons

 Le franciscain st Bonaventure, Docteur de l’Église du XIIIès, qui a longuement médité sur le Nom de Marie, nous dit que

« ceux qui ont soin de Le prononcer à l’approche de la mort ne redoutent point les puissances infernales, car les démons ne peuvent entendre une âme s’écrier ‘Marie, Marie !’ Sans aussitôt prendre la fuite ».

Il est donc très important de prier le Nom de Marie.

La dévotion au saint Nom de Marie

Au XVIIès, plusieurs confréries du Saint Nom de Marie furent créées : en Espagne, par saint Simon de Rojas, trinitaire, qui, en 1612, fonda la Congrégation des Esclaves du Doux Nom de Marie, sorte de confrérie composée de laïcs, toutes classes sociales confondues ; de même, le jésuite Adrianus Lyraeus of van Lyere, né à Anvers, composa, à destination de la confrérie du Saint Nom de Marie, qu’il avait fondée en 1638, un traité intitulé Trisagion Marianum, Traité de l’excellence et du culte du St Nom de Marie, sur la dévotion au Saint Nom de Marie. Ces quelques exemples suffisent à montrer combien le Saint Nom de Marie est l’objet, depuis toujours, d’une dévotion particulière. Plusieurs églises lui sont d’ailleurs dédiées dans le monde, notamment en Italie et au Canada. En France, la chapelle qui se trouve dans la nef latérale sud de la cathédrale Notre-Dame du Havre est dédiée au Saint Nom de Marie.

Les litanies du saint Nom de Marie

Les litanies du Saint Nom de Marie exaltent la vie de Marie, Sa sainteté et Sa puissance en invoquant sans cesse le Nom de Marie.

La fête du Saint Nom de Marie dans la liturgie

La fête du Saint Nom de Marie est située le 12 septembre. Elle est liée à la fameuse victoire de Vienne, en 1683, et fut étendue à toute l’Église. Abandonnée par Paul VI, elle fut réintroduite par le pape Jean-Paul II, comme mémoire facultative. Cette fête est depuis 1823 la fête patronale de la Société de Marie (les Marianistes).

En outre, il existe une messe votive au Saint Nom de Marie, qui, elle, peut être célébrée à tout moment.