« Heureuses les entrailles qui t’ont porté et les seins que tu as sucés » (Lc 11,27).
« Que ta voix résonne à mes oreilles, car ta voix est douce (Ct 2, 14).
Que l’amour de saint Antoine pour Marie, dès son enfance et tout au long de sa vie, nous inspire une dévotion sincère pour celle que Jésus, du haut de la Croix, nous a donnée comme notre Mère.
Saint Antoine de Padoue commence les louanges de Marie par l’éloge spontané et enthousiaste d’une femme du peuple en faveur de Jésus, qui libère les possédés de l’emprise des esprits mauvais. « Heureuses ! Vraiment heureuses les entrailles qui ont mérité de porter pendant neuf mois le Bien, le souverain Bien, le bonheur des anges et Seigneur de l’univers » (Sermon à la louange de la Bienheureuse Vierge Marie).
Notre saint a consacré sept Sermons à la Vierge Marie, pour célébrer ses louanges et les fêtes de la Nativité, de l’Annonciation, de la Purification et de l’Assomption. Élevé à l’ombre de la cathédrale de Lisbonne dédiée à la Vierge – c’est dans cette église qu’il avait appris, tout enfant, les premiers rudiments du savoir (Rigaldina X, 45) –, il avait ensuite fréquenté avec assiduité la tradition des Pères de l’Église et entretenu une dévotion filiale à la Vierge Marie, dont ses Sermons font écho aux plus beaux titres du Cantique des cantiques :
Il serait superflu de chercher, dans les Sermons de saint Antoine, un exposé systématique de la doctrine mariale du XIIIe siècle. Celle-ci est très présente dans les sept Sermons cités, mais en ordre plus épars dans 32 autres du recueil.
Au rythme des fêtes mariales
Marie, astre du matin qui éclaire le monde :
Marie, soleil rayonnant et arc de gloire :
Marie, encens parfumé aux jours de l’été :
Marie, vase d’or massif, orné de pierres précieuses :
Les Sermons en l’honneur de Marie se terminent, comme tous les autres, par une prière qui rappelle les privilèges dont elle a été comblée et qui implore son intercession :
- À la Mère de Dieu :
« Nous te prions, ô Notre Dame, Sainte Mère de Dieu, afin qu’en cette Nativité de ton Fils, que tu as engendré en restant vierge, que tu as enveloppé de langes et couché dans une crèche, tu nous obtiennes de lui le pardon, que tu guérisses par ta miséricorde la brûlure de nos péchés et que tu nous conduises à la joie de la fête éternelle. Que nous aide Celui qui aujourd’hui a daigné naître de toi, et à qui revient l’honneur et la gloire pour les siècles des siècles. Amen. » (Saint Antoine, Annonciation de Marie)
- Pour la fête de sa Purification :
« Nous te prions, Mère de Dieu choisie, de nous purifier du sang des péchés, de faire de nous une offrande, par le feu de la contrition, la cire de la confession et la mèche de la satisfaction, afin que nous méritions de parvenir à la lumière et à la gloire de la céleste Jérusalem. Amen. » (Saint Antoine, Purification de la Vierge Marie)
Pendant neuf jours, nous avons goûté à l’expérience spirituelle de saint Antoine, partagé son enthousiasme et sa ferveur, mieux compris la valeur de la prière, du silence et de l’amour. Puissions-nous, comme lui, oublier le superflu, nous attacher à l’essentiel et donner le meilleur de nous-mêmes pour soulager, réconforter, conseiller et secourir nos frères blessés par la pauvreté, la maladie et la solitude.
« L’échelle qui nous porte à Dieu est dressée, rappelle saint Antoine. Pourquoi donc ne montez-vous pas ? Pourquoi traînez-vous par terre avec vos mains et vos pieds ? Montez donc, montez, dis-je, pour contempler “combien le Seigneur est bon” (Ps XXXIII, 9), et descendez pour secourir et conseiller, car c’est de cela que le prochain a besoin » (Saint Antoine, Deuxième dimanche de Carême).
« Saint Antoine, puisque tu as si bien servi et glorifié sur Terre la Vierge Marie, intercède auprès de son cœur de Mère, pour qu’elle nous donne toujours Jésus, son Fils. Sur son conseil et à ton exemple, que nous soyons généreux pour faire ce qu’il nous dira. »
(Treizaine à saint Antoine – Grottes de Brive/Basilique de Padoue)