Marie peut-elle aider l’hindouisme à recevoir le Verbe incarné ?

Marie peut-elle aider l’hindouisme à recevoir le Verbe incarné ?

1- Selon la foi chrétienne, les traditions hindoues, malgré leurs limites et parfois même leurs erreurs, appellent attention et respect et peuvent avoir valeur de préparation évangélique[1] :

Tout ce qui reflète la règle d'or, le décalogue, la loi naturelle, révèle aussi le Verbe créateur, et conduit donc à recevoir le Verbe incarné. Tout ce qui dans l'hindouisme peut être mis en parallèle avec la règle d'or ou avec le décalogue peut être considéré comme autant de préparations évangéliques. On pourrait aussi ajouter l'instinct monastique si perceptible en Inde : les Hindous s'efforcent vers la contemplation du principe qui est l'étoffe de toute chose, et prépare aussi à recevoir la lumière surnaturelle par la révélation de Jésus-Christ.[2]

La Vierge Marie, toute pure dès son enfance, avait, elle aussi, grandi dans la vertu, ce qui signifie aussi faire croître sa conscience[3], et puisque "la conscience est le centre le plus intime et le plus secret de l'homme, le sanctuaire où il est le seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre"[4], elle était devenue prête à recevoir le Verbe de Dieu. Devenue la mère du Verbe, elle continue de comprendre les hommes qui ignorent son Fils. Son cheminement exemplaire dès avant l'Incarnation constitue sans aucun doute une stimulation auprès de ceux qui ne sont pas encore évangélisés.

2- L'Hindou ne croit pas à la réalité du monde visible. Pour l'Hindou, la seule réalité, c'est le monde invisible. Le corps est illusion et, dans une certaine mesure, mauvais. Alors l'Incarnation devient à peu près impensable, à peu près inacceptable.

L'idée d'un Dieu fait homme, d'un Dieu qui descend, d'un amour de Dieu pour ce qui est en dessous de Lui est à peu près impensable[5]. C'est pourtant précisément ce dont mère Térésa de Calcutta, qui a tant aimé l'Inde, a témoigné.

La Vierge Marie, qui est née dans une culture juive, a su se détacher de certains éléments de sa culture pour accueillir une vérité plus grande. Elle a su quitter sa terre et se rendre en Grèce (à Ephèse). Elle a su envisager que puisse être détruit le si beau temple de Jérusalem dont, selon la tradition, elle avait tissé le rideau du sanctuaire.

Elle l'a fait parce qu'elle était humble et qu'elle suivait son Fils, lui qui transforme l'eau morte en source vive.

Ainsi, Marie, par son humilité, aide les Hindous à quitter certaines choses, par exemple : - le système des castes / - la croyance en un cycle indéfini de transmigrations, / - le fait croire que Jésus ne serait qu'un avatar d'un message que l'Inde possèderait dans la pureté, / - la suffisance qui fait des Brahmanes des hommes attirants mais fermés.

Il n'y a que l'humilité qui ouvre au Christ...


[1] Commission théologique internationale, A la recherche d'une éthique universelle : Nouveau regard sur la loi naturelle, 20 mai 2009, § 12

[2] cf. Jean Daniélou, Le mystère du salut des nations, Seuil, Paris 1946, p. 60. 66. 67

[3] Catéchisme de l'Eglise catholique § 1794

[4] Vatican II, Gaudium et Spes §16.

[5] cf. Jean Daniélou, Le mystère du salut des nations, Seuil, Paris 1946, p. 60. 66. 67


Synthèse F. Breynaert