Marie et le sacerdoce

Marie et le sacerdoce

Résumé :

Dans la nouvelle Alliance il n'y a qu'un seul prêtre, le Christ et tous, hommes et femmes, participent à ce sacerdoce unique.

Jésus a institué les prêtres de la nouvelle alliance, la veille de sa passion pour que la foi grandisse et se nourrisse de la présence divine, de telle sorte que nous puissions goûter la béatitude infinie de sa communion divine. Donc l'existence de la hiérarchie de l'Eglise a pour but la sanctification.

Or, dans la hiérarchie de la sainteté, Marie nous précède tous, elle est la figure de l'Eglise comme épouse du Christ.

Le sacerdoce royal, ou sacerdoce commun des fidèles

Jésus est le grand prêtre (He 5),

unique et immuable (He 7, 23 s),

qui offre le sacrifice de la nouvelle Alliance (He 8-9).

« Mais vous, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation , un peuple acquis, pour proclamer les louanges de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière »

(1Pierre 2,9)

« Je vous exhorte donc, frères, par la miséricorde de Dieu, à offrir vos personnes en hostie vivante, , agréable à Dieu: c'est là le culte spirituel que vous avez à rendre. »

(Romains 12, 1)

N.B. Le sacerdoce royal (dont parle 1 Pierre 2, 9), l'Eglise l'appelle aussi le sacerdoce commun des fidèles (par exemple, Catéchisme de l'Eglise catholique § 1268).

Sacerdoce commun et sacerdoce ministériel

« Le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel ou hiérarchique, bien qu'il y ait entre eux une différence essentielle et non seulement de degré, sont cependant ordonnés l'un à l'autre: l'un et l'autre, en effet, chacun selon son mode propre, participent de l'unique sacerdoce du Christ.

Celui qui a reçu le sacerdoce ministériel jouit d'un pouvoir sacré pour former et conduire le peuple sacerdotal, pour faire, dans le rôle du Christ, le sacrifice eucharistique et l'offrir à Dieu au nom du peuple tout entier ; les fidèles eux, de par le sacerdoce royal qui est le leur, concourent à l'offrande de l'Eucharistie et exercent leur sacerdoce par la réception des sacrements, la prière et l'action de grâces, le témoignage d'une vie , et par leur renoncement et leur charité effective. »

Vatican II, Lumen gentium 10

N.B. "Lumen gentium" est la constitution dogmatique sur l'Eglise, elle s'achève par le chapitre VIII sur la bienheureuse vierge Marie, mère de Dieu, dans le mystère du Christ et de l'Eglise.

Dans le sacerdoce commun s'exprime le mystère de l'Eglise, épouse du Christ.

Et dans la hierarchie de la sainteté, Marie est la première.

« Dans le cadre du "grand mystère" du Christ et de l'Eglise, tous sont appelés à répondre - comme une épouse - par le don de leur vie au don ineffable de l'amour du Christ qui est seul comme Rédempteur du monde, l'Epoux de l'Eglise.

Dans le "sacerdoce royal" qui est universel, s'exprime en même temps le don de l'Epouse.

Cela revêt une importance fondamentale pour comprendre l'Eglise dans son essence même, en évitant de reprendre pour l'Eglise - même en sa qualité d'"institution" composée d'êtres humains et inscrite dans l'histoire - des critères d'interprétation et de jugement qui sont sans rapport avec sa nature.

Même si l'Eglise possède une structure "hiérarchique" (LG 18-29) cette structure est cependant totalement ordonnée à la sainteté des membres du Christ. Et la sainteté s'apprécie en fonction du "grand mystère" dans lequel l'Epouse répond par le don de l'amour au don de l'Epoux, le faisant "dans l'Esprit Saint" parce que "l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné" Rm 5,5.

Le Concile Vatican II, en confirmant l'enseignement de toute la tradition, a rappelé que, dans la hiérarchie de la sainteté, c'est justement la "femme", Marie de Nazareth, qui est "figure" de l'Eglise. Elle nous "précède" tous sur la voie de la sainteté ; en sa personne "l'Eglise atteint déjà à la perfection qui la fait sans tache ni ride (Ep 5,27 ; LG 63 ; 65 ; RMA 2-6)".»

Jean Paul II, Mulieris Dignitatem 27


Synthèse Françoise Breynaert