Lc 1, 42-45 et le culte marial

Lc 1, 42-45 et le culte marial

« Alors elle poussa un grand cri et dit: "Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein! Et comment m'est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ? Car, vois-tu, dès l'instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse en mon sein. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur !" »

(Luc 1, 42-45)

Une acclamation liturgique.

Elisabeth, comme David, lance un cri de joie : «Elisabeth fut remplie d'Esprit Saint, s'exclama d'une voix forte (anaphonéô) ...» (Lc 1,42). Le verbe grec "anaphonéo" est utilisé par les LXX exclusivement pour les acclamations liturgiques (1 Chr 16,4 ;5.42) et spécialement celles qui accompagnent le transport de l'arche de l'alliance (1 Chr 15,28 ; 2 Chr 5,13). Elisabeth a vu en Marie celle qui amène la présence, et ne peut pas retenir ce grand cri d'extase qui caractérise l'apparition de l'arche, lieu de la présence du Seigneur.[1] « Le sens cultuel de cette scène ne fait aucun doute. »[2]

Elisabeth admire la foi.

C'est la foi de Marie qui est l'objet de la louange d'Elisabeth ou de la future communauté chrétienne, de nos jours, Jean Paul II a fait de la foi de Marie l'une des clefs de la lettre encyclique Redemptoris Mater.

Elisabeth accueille le don de Dieu à travers Marie.

« Elisabeth a eu conscience de son indignité devant l'action admirable accomplie par Dieu en Marie et devant la grandeur de l'Enfant qu'elle portait en son sein ; mais, illuminée par l'Esprit,

elle a accueilli Marie avec un amour respectueux ou mieux,

elle a accueilli le don de Dieu - la vie, la joie, le salut, qui parvenait à Israël et à l'humanité à travers Marie de Nazareth. » [3]


[1] A. Serra, "Madre di Dio", Nuovo dizionario di mariologia, a cura di de Fiores, ed. san Paolo 1985, p.728-729

[2] Ignazio Calabuig, La place du culte marial dans l'Eglise, dans Aa Vv, Marie, l'Eglise et la théologie, dirigé par D. de Boissieu, P. Bordeyne, S. Maggioni, Desclée, Paris 2007, p. 182

[3] Ignazio Calabuig, Ibid., p. 182

Françoise Breynaert