St André de Crète et les icônes non faites de main d'homme

St André de Crète et les icônes non faites de main d'homme

Le fait est que toutes les icônes tentent de respecter un modèle commun, et les légendes font remonter ce modèle à une icône non faite de mains d'homme.

André de Crète raconte ces légendes :

« Le premier exemple est l'icône de notre Seigneur Jésus Christ, envoyée au roi Agbar. Cette image représente sur toile de chanvre les traits de Sa forme corporelle et elle n'était pas différente des images peintes en couleurs. [1]

Un second exemple est l'image, non peinte de main d'homme, acheirographon c'est-à-dire acheiropoiète, de celui qui a été engendré sans semence. Cette icône se trouve à Lidda (Palestine), une ville appelée aussi Diospolis. L'icône est peinte de façon très claire sur une surface, et montre la Mère de Dieu, sur trois coudes de hauteur. Elle est vénérée depuis le temps des apôtres dans la partie occidentale du temple édifiés par eux. (...) On raconte aussi que ce temple fut édifié quand la Mère de Dieu était encore en vie. En montant au mont Sion, où elle habitait, les apôtres lui dirent: "Où tu étais, Notre Dame, quand nous avons édifié une église en ton honneur à Lidda"?. Marie leur répondit: "J'étais aussi avec vous et j'y suis encore ". Quand ils revinrent à Lidda et entrèrent dans le temple, ils trouvèrent son image complètement peinte, comme elle l'avait dit. Ceci est une ancienne tradition locale attestée depuis le début ; et aujourd'hui le phénomène existe encore.

Troisième exemple : tous témoignent que saint Luc, apôtre et évangéliste peignit de ses propres mains le Christ incarné et sa Mère immaculée et que ces icônes sont conservées à Rome avec un grand honneur. » [2]

Il est probable que cette légende soit née quelque temps après la conversion du roi Abgar IX (179-214), et qu'elle ait été acceptée comme authentique en Orient, mais non en Occident. Nous devons reconnaître de toute façon qu'elle a aussi eu des défenseurs modernes parmi les spécialistes aussi bien catholiques que protestants.[3]


[1] De sacrarum imaginum venerazione, PG 97,1301-1304.

[2] De sacrarum imaginum veneratione, PG97, 1301-1304.

[3] A.LIPSIUS, Die edessenische Abgarsage kritisch untersucht, Braunschweig 1880 ;

L. J. TIXERONT, Les origines de l'église d'Edesse et la légende d'Abgar, Paris 1888;

E. von DOBSCHUTZ, Der Briefwechsel zwischen Abgar und Jesus, in Zeitschrift fur wissenschaftliche Theologie 43 (1900) pp. 422-486.


L. Gambero