Marie, Mère de l'Eglise (Jean Paul II aux Familles Monfortaines)

Marie, Mère de l'Eglise (Jean-Paul II et saint L-M de Montfort)

La Lettre aux Familles Monfortaines de Jean-Paul II synthétise avec une grande clarté la doctrine conciliaire et montfortaine concernant « Marie, Mère de l'Eglise »:

« Le Concile contemple Marie comme Mère des membres du Christ (

cf. Vatican II, Lumen gentium §53, 62), et ainsi Paul VI l'a proclamée Mère de l'Eglise.

La doctrine du Corps mystique, qui exprime de la manière la plus forte l'union du

t et l’onction sont déjà liés l’un à l’autre dan..." class="definition_texte">Christ avec l'Eglise, est également le fondement biblique de cette affirmation. "Le chef et les membres naissent d'une même mère" (VD 32), nous rappelle saint Louis-Marie.

C'est pourquoi nous disons que, par l'œuvre de l'Esprit Saint, les membres sont unis et conformés au Christ Chef, Fils du Père et de Marie, de façon telle "qu'il faut qu'un vrai enfant de l'Eglise ait Dieu pour père et Marie pour mère" (SM 11).

Dans le Christ, le Fils unique, nous sommes réellement des enfants du Père et, dans le même temps, des enfants de Marie et de l'Eglise.

Dans la naissance virginale de Jésus, c'est d'une certaine façon toute l'humanité qui renaît. A la Mère du Seigneur "on peut appliquer plus véritablement que saint Paul ne se les applique, ces paroles: 'Mes petits enfants, vous que j'enfante à nouveau dans la douleur jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous' (Gal 4, 19). J'enfante tous les jours les enfants de Dieu, jusqu'à ce que Jésus Christ mon Fils ne soit formé en eux dans la plénitude de son âge" (VD 33).

Cette doctrine trouve sa plus belle expression dans la prière: "Ô Saint Esprit! Donnez-moi une grande dévotion et un grand penchant vers votre divine Epouse, un grand appui sur son sein maternel et un recours continuel à sa miséricorde, afin qu'en elle vous formiez en moi Jésus Christ" (SM 67). »

(

8954&tx_ifglossaire_list%5Bglossaire%5D=295&tx_ifglossaire_list%5Baction%5D=details&tx_ifglossaire_list%5Bcontroller%5D=Glossaire" title="Disciple puis apôtre du Seigneur Jésus, il est témoin de sa transfigurat..." class="definition_texte">Jean Paul II, Lettre aux Familles Monfortaines § 5)

VD = Saint Louis Marie de Montfort, Traité

SM = Saint Louis Marie de Montfort, Secret de Marie

Commentaire

Grandir jusqu'à réaliser la plénitude du Christ

Dans le texte du Traité (VD) cité par Jean-Paul II, Louis-Marie applique à Marie les paroles de saint Paul concernant la croissance des membres du Christ "jusqu'à l'état de l'homme parfait, dans la force de l'âge, qui réalise la plénitude du Christ" (Eph 4, 13). Dans les écrits de Louis-Marie, c'est là une des expressions les plus caractéristiques pour signifier la sainteté à laquelle nous sommes tous appelés. Le but de la vie spirituelle, à travers ses diverses étapes, est "d'arriver jusqu'à la transformation de soi-même en Jésus-Christ, et à la plénitude de son âge sur la terre et de sa gloire dans le ciel."[1]

En raison de l'union intime entre la Tête et les membres, le sein virginal de Marie est le lieu privilégié de cette progressive configuration des membres à la Tête, lieu de l'Incarnation de Dieu et de la Divinisation de l'homme:

« C'est dans le sein de Marie, qui a entouré et engendré un homme parfait, et qui a eu la capacité de contenir Celui que tout l'univers ne comprend ni ne contient pas, c'est dans le sein de Marie... qu'on parvient en peu d'années jusqu'à la plénitude de l'âge de Jésus-Christ. »[2]

Marie veille sur notre croissance en Christ, jusqu'à la mort

En s'inspirant d'un texte attribué à saint Augustin, Louis-Marie affirme que :

« [Les fidèles], pour être conformes à l'image du Fils de Dieu, sont en ce monde cachés dans le sein de la Très Vierge, où ils sont gardés, nourris, entretenus et agrandis par cette bonne Mère, jusqu'à ce qu'elle ne les enfante à la gloire, après la mort, qui est proprement le jour de leur naissance, comme l'Eglise appelle la mort des justes. »[3]

Le même continuel accent christocentrique apparaît lorsqu'il est dit :

« Ils se jettent... se cachent et se perdent d'une manière admirable dans son sein amoureux et virginal, pour y être embrasés du pur amour, pour y être purifiés des moindres tache et pour y trouver pleinement Jésus, qui y réside comme dans son plus glorieux trône. »[4]

La maternité ecclésiale de Marie se réfère également au Christ et à l'Esprit-Saint.

Voici, par exemple, ce que Louis-Marie écrit:

« Une raison pourquoi si peu d'âmes arrivent à la plénitude de l'âge de Jésus-Christ, c'est que Marie, qui est autant que jamais la Mère de Jésus-Christ et l'Epouse féconde du Saint-Esprit, n'est pas assez formée dans leurs cœurs »[5]


[1] Saint Louis Marie de Montfort, Traité § 119

[2] Saint Louis Marie de Montfort, Traité § 156

[3] Saint Louis Marie de Montfort, Traité § 33

[4] Saint Louis Marie de Montfort, Traité § 199

[5] Saint Louis Marie de Montfort, Traité § 164


Père Lethel

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