Les noces de Cana selon saint Éphrem (306-373)


 

Dans son Commentaire sur l'Évangile concordant, appelé Diatessaron, le théologien et poète syriaque St Ephrem († 373) commente l’épisode des Noces de Cana de l’Évangile.

 

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Saint Ephrem (†373) commente dans le récit du miracle du changement de l’eau en vain des noces de Cana de nombreux thèmes parmi lesquels :

- un signe qui confirme (globalement) le miracle de l'incarnation (§6) - cependant, l'idée d'une nature humaine qui se "transformerait" en nature divine comme l'eau est transformée en vin n'est pas rigoureusement exacte ; le concile de Chalcédoine, en l'an 451, dira que la nature humaine et la nature divine sont unies dans le Christ, mais "sans mutation".

- un signe qui annonce l'accomplissement de l'Ancien Testament (§7).

- un signe des noces de Dieu (§8).

- une annonce de la passion (§9), sous-entendu le thème de l'heure (Jn 2, 4).

- Le troisième jour de Cana, allusion au jour de la résurrection (§11).

- une annonce de la transfiguration de toutes choses (12).

Ici, l'exégèse patristique et l'exégèse moderne se rejoignent sur bien des points.

 

"§ 6. Pourquoi, comme premier signe, Notre-Seigneur a-t-il changé la nature de l'eau ? C'est pour montrer que la divinité qui avait transformé la nature dans des outres, avait transformé cette même nature dans le sein de la Vierge. [...]

§ 7. Les urnes conçurent et mirent au monde, contrairement à leur usage, un vin nouveau ; [...]

Les bassins servaient aux purifications des Juifs : Notre-Seigneur y versa sa doctrine, pour manifester qu'il était venu selon la voie de la loi et des prophètes, mais en vue de tout changer par son magistère, comme l'eau devenue vin. [...]

§ 8. L'époux terrestre a invité l'époux céleste, et le Seigneur, prêt pour les noces, s'y est rendu. [...]

§ 9. Ils l'ont invité, et il est venu à eux ; puis lui-même les a invités, et ils ne sont pas venus à ses noces.

Ils l'ont appelé et il n'a pas refusé de venir ; lui-même les a appelés et ils ont refusé son repas. [...]

§ 11. Il était revenu triomphant du combat au désert ; les noces le reçurent avec joie le troisième jour. Il manifesta ainsi qu'après le choc des combats, il y a de la joie pour les vainqueurs. [...]

§ 12. Il a transformé les mêmes créatures antérieures, afin de manifester par là qu'il en est le maître, et pour que l'on sache, par le fait qu'il ne les dédaignait pas, qu'elles ne sont ni méprisées, ni réprouvées. Bien plus, à la fin des temps, ces mêmes créatures seront renouvelées, parce que cette volonté qui, par un ordre, a changé rapidement de l'eau commune en vin doux, a la puissance de rendre à toutes les créatures, dans la consommation finale, une inexprimable saveur.» 

 

Source :

Saint Ephrem, Diatessaron V,6-12, In : Sources chrétiennes 121 trad. par L. Leloir, Cerf, Paris, 1966, p.109-111.

 

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Pour en savoir plus

 

-sur le théologien et poète syriaque St Ephrem de Nisibe (306-373), dans l’Encyclopédie mariale

- sur Les noces de Cana (Jn 2, 1-12), dans l’Encyclopédie mariale