L'initiative de Dieu

Dieu est avec les apôtres comme avec Marie

L'initiative appartient à Dieu

Dans la vie de Marie, l’initiative de faire tourner l’histoire appartient toujours à Dieu:

- C’est Dieu qui par son ange prend la parole au moment de l’Annonciation. Mais la liberté de Marie est toujours entière, elle dialogue avec l’ange de l’Annonciation.

- C’est Dieu qui, par des causes secondes, provoque le voyage à Bethléem où Jésus doit naître. Marie n’a pas provoqué sa conception ni son voyage à Bethléem. Mais elle participe librement à ce voyage, certainement difficile dans son état. Elle est alors confirmée par tous les évènements qui s’y passent, l’enfantement virginal, le chant des anges et leur annonce aux bergers, le témoignage de ces derniers.

De même, dans le livre des Actes, il est clair que Dieu guide ses apôtres :

Dieu ne permet pas à Paul et Silas de s’orienter vers la Bythinie (Actes 16, 7)...,

mais il les invite en Macédoine par une vision (Actes 16, 9)...

et ils sont confirmés par l’écoute attentive de Lydie (Actes 16, 14) et la délivrance miraculeuse de prison (Actes 16, 40).

La responsabilité du témoin est d’entrer dans la logique du salut, la liberté humaine n’est jamais abrogée :

Dans l’évangile, Marie interroge l’ange Gabriel et Joseph commence par vouloir répudier Marie en secret.

Dans le livre des Actes, et Luc souligne la résistance des disciples eux-mêmes :

- Pierre résiste au choix de Dieu concernant Corneille l’impur : une vision, une extase un message de l’esprit et la descente même de l’Esprit ne sont pas de trop pour briser la résistance de Pierre (Ac 10).

- Ananias résiste au choix de Dieu concernant Paul le persécuteur (9, 10.13).

Dieu agit et se retire

Dans l’évangile de Luc, la prudence, le courage, le travail de Joseph suffisent à la protection de l’enfant et de sa mère.

Dans le livre des Actes, Philippe est mis en présence de l’eunuque, mais ensuite, aucun ange ne lui souffle l’enseignement à dispenser, et aucune extase ne lui dicte sa décision de procéder au baptême. Dieu ne ravit pas la responsabilité des témoins (Ac 8, 26-39).

Mais toutes ces interventions de Dieu n’enlèvent pas la souffrance ni de la famille (pensons au massage des saints innocents), ni des disciples qui sont persécutés, mais débordant d’espérance, rendus conforment au Christ, ils partageront sa gloire (d’amour).

Dieu précède l’histoire

Dans l’évangile de Luc, Siméon prophétise que Jésus sera la lumière des nations et qu’il sera en butte à la contradiction (Lc 1, 32.34)

Dans le livre des Actes, nous lisons la promesse du Ressuscité en Ac 1, 8 et la prédiction du destin de Paul en 9, 5.

Dieu inspire l'interprétation de l'histoire

Dans l’évangile, le message des anges de Noël interprète la naissance de Jésus comme une source de paix (Lc 2, 1-20).

Dans le livres des Actes, la vision d’Etienne (Ac 7, 55s) interprète le sens de sa mort et de celle de Jésus en parlant du fils de l’homme, ou encore, dans la finale Actes 28, 16-31, la citation d’Isaïe 6,9 interprète le sens de l’opposition des juifs au message chrétien comme un endurcissement appelé à la conversion.


Cf.Daniel MARGUERAT, La première histoire du christianisme, les Actes des apôtres, « lectio divina » 180, Paris Genève, Le Cerf-labor et fides, 1999, 2° édition 2003, p. 119-148


F. Breynaert

F. BREYNAERT, Marie dans la communauté primitive. Traces en Lc 1-2 d'une liturgie à l'occasion de la mort de Marie, et relation entre Lc 1-2, l'Eglise des Actes et les communautés pauliniennes » dans « Miles Immaculatae », Anno XLIV, 2008, fasc II.