Comment répondre à notre Mère ?


 

Lorsque la Reine du Ciel nous fait l’honneur de nous rendre visite, la moindre des choses serait d’aller la voir. Mais alors que nous nous précipiterions pour un monarque terrestre si nous y étions invités, souvent nous laissons la Madone attendre. Elle demande pourtant à ses enfants de venir prier avec elle, c'est-à-dire nous tous. Pendant des siècles, les gens ont fait de grands sacrifices pour aller en pèlerinage en Terre Sainte, à Saint-Jacques-de-Compostelle, à Rome, etc., alors que voyager aujourd'hui est tellement plus facile. Pourquoi ne pas faire des pèlerinages sur des sites où elle est apparue ou où elle apparaît encore, même s’ils n’ont pas encore été reconnus par l’Église ?

 

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Une urgence

La Sainte Vierge cherche à attirer les fidèles plus près de Dieu, puis leur demande de prier et de faire pénitence pour ceux qui sont encore loin de Lui. Il y a un sentiment d’urgence dans ses messages, non seulement quand elle annonce prophétiquement une deuxième guerre mondiale comme à Fatima (Portugal) ou un génocide imminent à Kibeho (Rwanda), qui auraient tous deux pu être évités par plus de prières et de conversions. Notre vie terrestre est courte : l'éternité nous attend avec un jugement qui décide de notre sort final. Notre choix ultime est important, mais il est composé de nombreuses décisions en cours de route.

Croire que nous aurons le temps au dernier moment pour nous repentir est imprudent, même insensé ; car nous pourrions nous trouver à court de temps et tellement ancrés dans nos vices qu’il nous serait alors difficile d’admettre que nous avons raté notre vie, même si cela pourrait être notre salut. Notre Mère du Ciel vient donc nous rappeler vers son Fils d'une manière si douce, que cela nous rend la tâche particulièrement facile. Elle déverse des grâces dans nos cœurs, les adoucit, guérit nos âmes et nos corps, même lorsque nous ne sommes venus que par curiosité ou pour d'autres raisons fortuites.

Jean Paul II – Une Mère ne peut garder le silence

Comme St. Jean Paul II le déclara dans son homélie à Fatima le 13 mai 1982 :

« Le salut éternel de l'homme se trouve en Dieu seul. Si le refus de Dieu de la part de l'homme devient définitif, il mène logiquement au refus de l'homme de la part de Dieu (cf. Mt 7,23 ; 10,33), à la damnation.

Alors que la Mère, avec toute la puissance de l'amour qu'elle nourrit dans l'Esprit Saint, désire le salut de tout homme, peut-elle garder le silence sur ce qui menace les bases mêmes de ce salut ?

Non, elle ne le peut pas !

C'est pourquoi le message si maternel de la Dame de Fatima est en même temps si ferme et si déterminé. Il semble sévère. C'est comme si Jean-Baptiste parlait sur les rives du Jourdain. Il invite à la pénitence. Il avertit. Il appelle à la prière. Il recommande le rosaire. » (§7)

Un Coup de main céleste

S'il est vrai que nous n'avons pas besoin de croire en ces apparitions pour notre salut - les sacrements de l'Église, le dépôt de la foi et être en état de grâce sont suffisants - pourquoi ne pas profiter de l'aide supplémentaire que le Ciel nous offre ? Beaucoup de personnes ressentent des consolations, une aide divine et parfois même une guérison corporelle en se rendant à Lourdes, par exemple. L'écrivain juif Franz Werfel, alors qu'il fuyait les Nazis, s'est retrouvé là-bas pendant quelques semaines avec sa femme, dans l'attente d'une opportunité de s'échapper aux États-Unis. Il a senti l'atmosphère particulière du lieu et a promis d'écrire un livre sur les apparitions, si lui et sa femme auraient la vie sauve. Nous devons à cet événement son merveilleux roman Le Chant de Bernadette, qui montre une vue plus profonde sur la Vierge Marie que beaucoup de Catholiques en ont.

Parfois, la Sainte Vierge s'adresse aux personnes importantes de ce monde, même si elle a tendance à utiliser de modestes intermédiaires. Lorsque le roi de France Louis XIII et sa femme n'avaient toujours pas d’enfants après 22 ans de mariage, elle apparut à un Augustinien, le frère Fiacre, en 1637, lui disant que trois neuvaines devaient être priées en son honneur, l'une d'entre elles faisant référence à son sanctuaire à Cotignac, dans le sud de la France. La reine accepta et Louis XIV est né exactement neuf mois après la fin des neuvaines. Beaucoup de prières étaient déjà montées au ciel pour cet enfant, mais la Vierge Marie voulut une dévotion particulière par laquelle la France serait bénie. De même, si le lépreux Naaman n’avait pas obéi au commandement d’Elie de se baigner sept fois dans le Jourdain, il n’aurait probablement pas été guéri. Nous n'aurions pas non plus reçu la grâce de l'eau miraculeuse de Lourdes, si Sainte Bernadette n'avait pas obéi à la Madone, creusé dans le sol, bu de l'eau boueuse et mangé de l'herbe en réparation pour les pécheurs.

Un discernement prudent, mais audacieux

Si tant de personnes ne s’étaient pas rendues à Lourdes, Fatima et Knock, ces lieux ne seraient probablement jamais devenus des sanctuaires aussi importants. S'il est important de maintenir un esprit de discernement et de s'assurer que rien n'est affirmé lors des apparitions qui ne contredise la doctrine de l'Église et si l’on obéit à son verdict, il serait dommage de ne pas répondre à l’appel de la Vierge par peur.

Alors visitons ces sites où la Sainte Mère est apparue ou apparaît toujours. Les fruits seront riches, même si nous n’en connaitrons la portée qu’au Ciel.

 

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Organisation de la section

 

Les articles de ce thème traitent du sujet à quoi la Madone nous appelle, c’est-à-dire à la foi, la prière, la pénitence et la conversion, la paix, l’unité et de l’accueillir comme Mère.

 

Marie Meaney