Faits jugés négativement

'Phénomènes' jugés négativement

Lorsqu'un phénomène attire de grandes foules, les autorités de l'Eglise font en général une enquête. Si le résultat n'est pas positif, les formulations utilisées sont nuancées et diverses*. Ces diverses sortes d'avis ne doivent pas pour autant refuser aux personnes concernées les « droits de l'homme » usuels : il faut éviter la diffamation et les comportements d'exclusion de la vie courante.

A cause des formulations très variées utilisées par les autorités, le classement est en réalité plus nuancé que ce que nous distinguons en six rubriques.

1- L'autorité pose parfois un discernement sans suivre une longue procédure d'enquête, elle juge simplement que le phénomène manque de sérieux, c'est un premier genre d'avis négatif.

2- Sous la rubrique « avis réservés » sont regroupés tous les cas où l'autorité utilise une formule de prudence et de doute, qui peut pencher vers un jugement neutre ou positif (« réservé ») ou pencher déjà vers un jugement négatif (« graves réserves », « sérieuses réserves »).

3- Sous la rubrique « Mise à l'écart », sont regroupés les cas où l'autorité cherche à éviter toute publicité et tout attroupement, à isoler le voyant et lui imposer une grande discrétion. Il s'agit parfois d'une mesure douce et prudente, il s'agit parfois d'un avertissement déjà négatif.

4- Faits jugés incertains. Même si les autorités n'utilisent pas toujours la formule latine « Non patet supernaturalitas », on peut rassembler les faits qui, après enquête, ont donné lieu à des déclarations disant que l'on reste dans le doute : on ne trouve rien prouvant à une grâce surnaturelle particulière :

(Cette conclusion, appliquée à des voyants fervents et parfois héroïques, ne doit pas faire croire qu'ils sont fautifs et pécheurs. Par ailleurs, ceci n'empêche pas l'Eglise de permettre dans certain cas un pèlerinage et un sanctuaire intégré à la pastorale locale.)

5- Jugement négatif. Même si les autorités n'utilisent pas toujours la formule latine « Patet non supernaturalitas », on peut rassembler sous cette expression les faits qui, après enquête, ont donné lieu à des déclarations affirmant que le phénomène en question n'est pas surnaturel ou que le culte est interdit. Il s'agit parfois de cas ayant bien commencé puis ayant dévié.

6- Une dernière rubrique regroupe des présumées apparitions chez des personnes ne partageant pas la foi de l'Eglise, par exemple ayant foi aux extra-terrestre ou appartenant à des sectes, et dont les messages sont imprégnés de ces croyances non chrétiennes. (Ce qui est différent des apparitions reconnues par l'Eglise mais qui ont été « vues » par des non-catholiques).

Ce chapitre donne des exemples des rubriques 1, 5 et 6 : appelés pour simplifier : "jugements négatifs".


* Cf. René Laurentin, « Introduction générale », - lire aussi ses articles « Commission d'enquête », « Droit canon », « authenticité », « magistère », « Normes Šeper », « Statut » - dans René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge. Inventaire des origines à nos jours. Méthodologie, prosopopée, approche interdisciplinaire, Fayard, Paris 2007)