Bse Dina Bélanger (1898-1929 Québec)

Bse Dina Bélanger (1898-1929 Québec)

L'Église vénérera désormais comme bienheureuse, Dina Bélanger, de la Congrégation de Jésus-Marie. À l'heure de la prière du soir, il nous est bon de tourner nos regards vers cette âme ardente, parvenue à un si haut degré d'intimité avec Dieu qu'elle notait, dès la période de son noviciat :

"Ma faim de la communion croissait toujours. Une journée sans pain, n'est-ce pas une journée sans soleil, des heures dont le soir tarde à venir ".

Elle voulait en effet voir Jésus seul vivre en elle, afin que son être tout entier soit anéanti dans le sien. Dina Bélanger s'approche de l'idéal admirable que nous fait méditer saint Paul, lorsqu'il s'écrie : "Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi".

Dans une congrégation dont le but est de "faire connaître Jésus et Marie par l'éducation chrétienne",ur Marie de -Cécile de Rome conduit sa vie et son action de manière à laisser le Christ agir en elle et à n'être plus qu'un instrument totalement remis entre ses mains.

Ses souffrances lui permirent de connaître l'identification qu'elle recherchait. En passant par la croix de la maladie et de la mort, elle consommait son offrande à Celui qui fut et qui demeure aujourd'hui le seul but de sa vie, la Lumière qui éclaire tout homme venu en ce monde, la clarté au cœur des ténèbres et de la nuit, la voix qui parle dans notre âme.

L'intimité de la présence du Christ en Dina Bélanger, la vie de la Trinité en elle, apparaissent tout particulièrement dans son esprit d'offrande au Cœur du Fils de Dieu.

Jésus est, écrit-elle, la "vie de ma vie", car elle s'efforce toujours de laisser son cœur battre au rythme du sien. Elle se sait accompagnée à chaque instant, dans l'éternel présent qui fait dire à saint Paul: "Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut". Tout entière tendue dans le désir de correspondre à la volonté divine, elle ne vit plus que dans la liberté accordée par Dieu à ses enfants, dans l'esprit de sa devise:

"Jésus et Marie, la règle de mon amour, et mon amour la règle de ma vie".

De cette fidélité aux intentions du Cœur eucharistique de Jésus et du Cœur immaculé de sa Mère, jaillissent les traits les plus simples et les plus beaux de charité à l'égard de ses Sœurs. Comme si elle avait reçu la grâce de Thérèse de l'Enfant-Jésus, sortie de ce monde l'année même de sa propre naissance, Dina Bélanger veut "consumer le monde entier dans l'amour"; elle devient apôtre et missionnaire selon le cœur de Dieu.

Son message nous est livré ce soir, Frères et Sœurs, avec une pureté, une limpidité merveilleuses. L'accueil de Jésus dans notre vie, l'union de son cœur au nôtre, l'amour de la Vierge très , l'esprit fraternel dans les communautés, telles sont les grâces que nous pouvons demander au Seigneur par l'intercession de Dina Bélanger, elle qui nous laisse comme ultime devise:

"Aimer et laisser faire Jésus et Marie".


Jean-Paul II, homélie de béatification, 20 mars 1993, § 5-6

https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/it/homilies/1993/documents/hf_jp-ii_hom_19930320_scoto-belanger.html