Les apocryphes parlent de Marie, vue d'ensemble

Les apocryphes parlent de Marie, vue d'ensemble

1. Ces documents, et en particulier le Protévangile de Jacques, sont un signe évident que la dignité unique de la Mère du Seigneur est reconnue en de nombreuses zones ecclésiales, et en particulier par les judéo-chrétiens.

2. L'accent est mis sur la conception et l'accouchement virginaux, signes forts de la divinité de Jésus-Christ et de sa transcendance. L'insistance sur la virginité de Marie dans la conception et dans l'accouchement laisse percevoir qu'il s'agissait d'un sujet grave (le Protévangile de Jacques).

3. Avec simplicité, mais aussi avec un sens théologique exquis, on y parle de l'élection de Marie, de sa conception comme don de la grâce, de la "sacralité" croissante de cette créature: temple, arche, vierge toute recueillie pour son Seigneur (le Protévangile de Jacques).

4. On y manifeste un intérêt croissant pour l'avènement du Logos dans le temps, Lc 1,26-38, et pour celle qui a été la protagoniste de cet événement. On souligne l'influence de Gabriel comme médiateur de Dieu, la répercussion en Marie de ses paroles, son rôle actif et responsable (Lettres des apôtres,

Odes de Salomon).

5. Significative est l'association entre l'Annonciation et la Genèse: Marie

Vierge</a>

- terre vierge (Evangile de Philippe) ; la vierge Ève trompée - la

ui n’a pas eu de rapports sexuels. Se dit aussi d’Israël ou de l’Eg..." class="definition_texte">Vierge Marie fidèle et pure (le Protévangile de Jacques).

6. Le commencement de l'existence et la conclusion de la destinée terrestre de Marie (Transitus Virginis) sont vivement rapprochées de celles du Christ, c'est un "test" significatif de ce que le sensus fidei, plus intuitif, précède la théologie et la liturgie, plus rationnels.

Jusqu'ici, tout est positif.

Il faut cependant signaler que le Protévangile de Jacques est un cas typique d'une pitié mariale qui

- sépare beaucoup la Vierge des hommes, et fait de Marie une créature plus angélique qu'humaine;

- se félicite de l'élément miraculeux et à fait place à l'anecdote populaire.

Si tout ceci nous irrite, non sans raison, souvenons-nous cependant que l'auteur anonyme devait faire front aux calomnies qui frappaient le cœur de la foi chrétienne. Il s'agit donc d'un style contingent et provisoire.


A. Gila