L'homme microcosme, assumé dans l'Incarnation (Théophane de Nicée + 1381)

L'homme microcosme, assumé dans l'Incarnation

Pourquoi la nature humaine et non pas la nature angélique, fut-elle assumée dans l'Incarnation?

L'homme est créé comme un microcosme, une synthèse de toute la création.

La sagesse créatrice, en voulant unir toutes les choses, parce qu'il révèle dans l'univers non seulement la diversité, mais aussi une certaine identité, de sorte que les créatures montrent l'image du Bien archétypal (= la Trinité), que l'on contemple dans l'identité de la nature et dans la distinction des personnes.

La sagesse créatrice crée ainsi une nature formée de l'intelligible et du sensible: l'homme en qui advient le concourt de toute la création [minérale, végétale, animale, humaine et angélique] [...]

Le but de l'économie ineffable et de l'humanisation du Verbe de Dieu était d'unir à soi selon l'hypostase toutes les choses, afin qu'aucune des choses existantes ne soit privée de ce bénéfice imbattable, (c'est en effet le but de chaque bonté et la vraie béatitude), le Verbe se revêt de tout l'homme, compendium (synthèse) de tous les êtres. [...]

[L'incarnation est advenue] pour que les choses par nature très éloignées les unes des autres confluent dans l'unité, dans la nature unique de l'homme, et pour que le même Dieu devînt tout en tous, en embrassant toutes les choses et en les faisant exister en soi même. [...]

Ensuite toute la création, à travers la nature humaine présente en la personne de la Mère de Dieu [...] s'unit à la droite du Très haut qui descend jusqu'à nous.


Théophane de Nicée (+ 1381), Discours sur la Mère de Dieu.

In G. Gharib e E. Toniolo (ed) Testi mariani del secondo Millennio. 1. Autori orientali,

Città nuova Roma 2008, p. 413-416. Extraits F. Breynaert.