L’Incarnation, idée originelle de Dieu d’unir à soi toute la création (Duns Scot)

 

À la différence de beaucoup de penseurs chrétiens de l'époque, le bienheureux Duns Scot, qui a longuement médité sur le mystère de l’Incarnation,  a soutenu que le Fils de Dieu se serait fait homme même si l'humanité n'avait pas péché.

 

Il affirme dans la «Reportata Parisiensa»:

«Penser que Dieu aurait renoncé à une telle œuvre si Adam n'avait pas péché ne serait absolument pas raisonnable! Je dis donc que la chute n'a pas été la cause de la prédestination du Christ et que - même si personne n'avait chuté, ni l'ange ni l'homme - dans cette hypothèse le Christ aurait été encore prédestiné de la même manière»[1]

Cette pensée, qui peut-être un peu surprenante, naît parce que Duns Scot pense que  l'Incarnation du Fils de Dieu a été  projetée depuis l'éternité par Dieu le Père dans son plan d'amour ; elle est l'accomplissement de la création, et rend possible à toute créature, dans le Christ et par son intermédiaire, d'être comblée de grâce, et de rendre grâce et gloire à Dieu dans l'éternité.

Même s'il est conscient qu'en réalité, à cause du péché originel, le Christ nous a rachetés à travers sa Passion, sa Mort et sa Résurrection, Duns Scot réaffirme que l'Incarnation est l'œuvre la plus grande et la plus belle de toute l'histoire du salut, et qu'elle n'est conditionnée par aucun fait contingent, mais qu'elle est l'idée originelle de Dieu d'unir en fin de compte toute la création à lui-même dans la personne et dans la chair du Fils.

Source :

Benoît XVI, extrait de l'audience générale du 7 juillet 2010.

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[1] Duns Scot, in III Sent., d. 7, 4.

 

Pour en savoir plus

 

-sur Marie dans le dessein de Dieu, dans l’Encyclopédie mariale

- sur le bienheureux Duns Scot (1265-1308), dans l’Encyclopédie mariale

-sur la « rédemption préventive » de la Vierge Marie (Duns Scot), dans l’Encyclopédie mariale