L'expansion de la Fête de l'Assomption

L'expansion de la Fête de l'Assomption

A Jérusalem

Or, entre le 5° et le 6° siècle, le récit apocryphe sur le Passage de Marie de la vie terrestre à la joie éternelle (« Transitus ») connut une diffusion extraordinaire. En conséquence, les pèlerins qui affluaient à Jérusalem eurent le désir d’honorer la tombe de la Vierge que l’on croyait gardée dans la basilique édifiée par l’impératrice Eudossia dans la vallée de Gethsémani. Dans le missel géorgien, on parle d’une fête mariale le 15 août, à Gethsémani.

En Egypte

En Egypte, le patriarche d’Alexandrie Théodose († 566) nous renseigne sur une double célébration : une fête pour commémorer la mort de la Vierge Marie était célébrée le 16 janvier, et le 9 août était célébré la fête de sa résurrection. Marie ressuscite en l’honneur de sa maternité divine. Au ciel, elle intercède.(1)

En Syrie

Un hymne de Jacques de Saroug (†523) laisse entendre qu’à son époque la mort de Marie était déjà célébrée dans certaines Églises de Syrie.

Dans tout l’empire

Vers l’an 600, l’empereur Maurice décréta que serait célébrée le 15 août « la Dormition de Marie » dans tout l’empire, avec la plus haute révérence en observant tout le repos festif. C'est pourquoi, c'est d'abord la (splendide) liturgie byzantine qu'il nous faut découvrir.

C’est alors que se développent les homélies…

Modeste de Jérusalem († 634) est le premier à affirmer en des termes explicites la vérité de l’Assomption de la Vierge dans son âme et dans son corps.

L’âge d’or de la réflexion se situe au 8° siècle.

Le ton de toutes ces homélies, très serein, montre que la réflexion doctrinale s’est déroulée sans heurts, dans la joie de la fête liturgique.

A Rome

Peu après, la fête est aussi

célébrée à Rome, et dès le VII° siècle, c’est une fête très importante.

On y chante la mort et la Résurrection et l’Assomption de Marie, on se confie en son intercession, mais on ne lit pas les récits apocryphes « transitus ». En Occident, saint Grégoire de Tour a écrit sur le sujet.

À partir du 10e siècle, les oraisons font remarquer que la Dormition conclut l’année liturgique, alors que la fête de la Nativité le 8 septembre l’inaugurait. Ainsi toute l’année est mise sous le signe de Marie, la Théotokos.

LE SENS DE LA FETE

En Occident comme en Orient, le sens de la fête qui se dégage des chants, des prières et des homélies est celui-ci :

Marie est transfigurée, la « Mère de la Lumière », ou « Theotokos » (Mère de Jésus qui est Dieu, lumière), entre dans une

exte">gloire qui dépasse la splendeur des hiérarchies célestes.

Marie est ressuscitée, le Christ confirme en elle sa propre victoire sur la mort. Marie avait déjà été victorieuse sur le péché, elle est maintenant victorieuse sur la mort. Marie suit son Fils vers la vie, comme elle l’avait suivi vers la sainteté, par la même voie de l’obéissance.

Transfigurée, ressuscitée, Marie réalise le but pour lequel Dieu nous a créé et sauvé.

L’Assomption de Marie nous donne un gage de notre union à son Fils glorifié. La confiance dans l’intercession de Marie nous soulève vers cette espérance. Dans sa gloire, Marie nous attire invinciblement à rejoindre avec elle Jésus.


Cf. M. CHAINE, Sermon de Théodose, patriarche d’Alexandrie, sur la dormition et l’assomption de la Vierge, « Revue de l’Orient Chrétien » 29 (1933-1934),273-313 (texte copte avec traduction française). Il existe aussi une version arabe, Vatic. Arabo 698.

Synthèse par F.Breynaert