Les paroles apocalyptiques de Jésus (Mc 13, 24-47 et //)

Les paroles apocalyptiques de Jésus (Mc 13, 24-47)

Il est frappant de voir combien le texte est en grande partie composé de paroles de l'Ancien Testament, en particulier du livre de Daniel, mais aussi d'Ezéchiel, d'Isaïe et d'autres passages de l'Ecriture. Le fait que Jésus n'illustre pas les évènements à venir avec des paroles à lui mais avec d'antiques paroles prophétiques a une signification profonde. Le futur Fils de l'homme dont Daniel (cf. 7, 13s) avait parlé sans pouvoir lui donner des caractéristiques personnelles, est désormais identifié au Fils de l'homme qui maintenant parle aux disciples.

Ainsi,

- Le véritable « avènement » est la personne même de Jésus.

- L'avenir ne nous mettra pas finalement dans une situation différente de celle qui est déjà réalisée dans la rencontre avec Jésus.

- Le contexte cosmique devient secondaire et la question chronologique perd même de son importance.

« Le ciel est la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. » (Mc 13, 31).

Il ne s'agit pas d'une nouvelle formulation de la description de l'avenir, comme on s'y attendrait de la part de voyants, mais il s'agit d'insérer la vision de l'avenir dans la parole de Dieu qui a désormais été donnée.

Les paroles apocalyptiques de Jésus n'ont rien à voir avec de la clairvoyance. Elles entendent précisément nous détacher de la curiosité superficielle pour les réalités visibles (cf. Lc 17, 20) et nous conduire à l'essentiel : à la vie fondée sur la parole de Dieu que Jésus nous donne ; à la rencontre avec lui, la Parole vivante ; à la responsabilité devant le Juge des vivants et des morts.


Extraits par F. Breynaert de : Joseph Ratzinger, Benoît XVI,

Jésus de Nazareth. De l'entrée à Jérusalem à la Résurrection.

Parole et Silence, Paris 2011, p. 66-69