Dans un très beau texte, saint Ephrem appelle Marie "terre" de l'Église:
« De même que, par la condamnation du seul Adam tous les corps sont morts et meurent encore, ainsi, par la victoire de l'unique corps du Christ, toute l'Église a vécu et vit encore.
Mais, de même que les corps eux-mêmes ont péché et meurent, et que la terre, leur mère, est maudite, ainsi à cause de ce corps, qui est lui-même l'Église incorruptible, sa terre, est bénie depuis le commencement.
La terre, c'est le corps de Marie, ce temple en qui une semence a été déposée.»[1]
Puis saint Ephrem établit un parallèle Ève-Marie intéressant sous un nouveau point de vue:
« Marie nous a donné le pain de la vie, à la place du pain de la souffrance que nous a donné Eve. »
(Saint Ephrem, Hymne pour les azymes, 1, 6-7)
Puis en s'adressant au Cénacle il dit:
« Béni soit ton endroit, où fut rompu ce pain [provenant] de la gerbe vénérée [= Marie].
En toi fut pressé la grappe [provenant] de Marie, le calice de la rédemption. »
(Saint Ephrem, Hymne pour les azymes, 1, 6-7)
Toutes ces comparaisons sont un prélude à la relation entre Marie et l'Eglise, et entre Marie et l'Eucharistie.
[1] Saint Ephrem, Diatessaron IV,5, Sources chrétiennes 121 par L.LELOIR, Cerf, Paris, 1966, p.102
A. Gila