La documentation historique sur les origines du 25 mars

Documentation sur les origines de la fête du 25 mars

1) La lettre de l'empereur Justinien de Rome à l'Église de Jérusalem (en 561)

L'empereur voulait l'uniformité des jours des fêtes c’est pourquoi il écrivit :.

« Nous avons entendu qu’à Jérusalem quelques-uns se trompent et ne suivent ni les saintes écritures et ni les pères, et ne célèbrent pas la naissance du Seigneur le 25 décembre, mais ils célèbrent ce jour là la fête de David et de Jacques et le 6 janvier, ils célèbrent le baptême et la naissance du Christ. C'est une erreur, parce qu’ils ne situent pas la fête de l'annonce de l'Ange Gabriel à la Vierge Marie, qui conçut le Verbe de Dieu selon la chair au jour parfait du 25 mars. »

Texte latin in Analecta Bollandina 86 [1968] pp. 357-358.362

En Orient cette lettre fut écoutée et fixa au 25 mars de manière définitive, la fête de l'Annonciation.

2) Dans les documents civils

Dans le Chronicon Paschale (avant 550), document civil romain, on lit:

« Aujourd'hui 25 mars selon le calendrier romain, et selon la tradition des saints docteurs, l'Église de Dieu, catholique et apostolique, célèbre l’Annonciation de notre Dame, la glorieuse mère de Dieu et toujours Vierge. »

Texte latin in C. Maggioni Annunciazione, Roma CLV 1991, p. 50

3) A Constantinople

Le concile in Trullo, en 692 est un concile convoqué par l'empereur Justinien II à Constantinople ; la tradition l'appelle "in Trullo", il ne s’agit pas d’une ville mais d’une salle qui avait un dôme.

Ce concile a une tendance anti-romaine, il entend diminuer l'autorité du pape, s'opposer au célibat sacerdotal occidental etc. Au début, le pape n'envoya pas ses légats, et ces légats finalement venus, ne signèrent pas. Les historiens ont considéré que ce concile n’avait pas d’autorité oecuménique.

Cependant, ce concile témoigne que la fête de l'Annonciation était très importante à Constantinople puisque l’on fait pour elle une exception :

« En tous jours du carême saint, sauf samedi et dimanche et le jour saint de l’Annonciation, on célèbre les pré-sanctifiés*. »

(*pré-sanctifiés : on ne célèbre pas la messe entière)

4) En Espagne

Il était difficile d'établir la fête de Marie : on ne sait ni le jour de sa naissance ni de sa mort...

En Espagne la fête de Marie était l’octave avant Noël, le 18 décembre, « Notre Dame de l’ô » parce que les antiennes commençaient avec "ô !". À Rome, la fête de Marie était l’octave après Noël, le premier janvier, vient ensuite le 25 mars.

En Espagne, au septième siècle, on refusait une fête le 25 mars en plein carême et proche de Pâques. Les fêtes mariales devaient être proche de Noël (concile de Tolède*, en 656)

*Concile de Tolède X, Mansi XI, col.33-34


Père Ignazio Calabuig