Les bénédictions d’objets, de voyages…

Les bénédictions d’objets, de voyages…

Savons-nous que ce chapelet rapporté de Lourdes ou cette médaille de baptême achetée pour un filleul peuvent être bénis ? Ou encore, cet appartement dans lequel nous nous installons ? Ou cette voiture, notre outil de travail ? Pensons-nous à demander à Dieu sa bénédiction lorsque nous prenons la route des vacances, ou que nous entamons une année de catéchisme ? Car Dieu, qui a fait toute chose, lui qui est source et origine de toute bénédiction, veut que nous en soyons comblés. Et ce, en toute circonstance.

Comment ?

Conformément au Rituel (1), la célébration d'une bénédiction comprend deux parties principales :

- La proclamation de la Parole de Dieu, qui éclaire les participants sur le sens du signe sacré, et les guide pour l'usage de l'objet qu'ils présentent ou pour l'exercice de leur activité.

- La prière : louange de la bonté de Dieu avant tout, puis demande de son secours et de ses bienfaits. Elle consiste principalement dans la formule de bénédiction, à laquelle peut s'ajouter une prière commune.

Un geste est souvent associé à la parole, signe visible visant surtout à éveiller l'attention des participants aux actions salvatrices du Seigneur : imposition des mains, signe de croix, aspersion d'eau bénite, ou encensement.

Et certaines bénédictions peuvent intervenir lors de la célébration d'un sacrement. Par exemple, la bénédiction des époux lors d'une messe de mariage.

La personne au centre

Cependant, lorsqu'un lieu ou un objet est béni, l'homme - parfois catéchumène ou même non catholique - qui en use, est le premier bénéficiaire de la bénédiction, signe sensible avant tout ordonné à la croissance de son espérance et de sa foi. Ainsi, par exemple, en bénissant une voiture, nous demandons à Dieu que ceux qui l'utilisent «fassent route en toute sécurité, qu'ils fassent preuve de prudence pour la sécurité des autres et qu'en se donnant à leur travail ou à leur loisir, ils sachent reconnaître dans le Christ leur compagnon de route...» (2).

Ou encore, dans le cas du chapelet, nous prions Dieu de «bénir celui qui le prendra en main en priant de bouche et de cœur la mère de Dieu...» (3). Ou d'une icône du Christ : «Que celui qui la vénérera reproduise en lui-même l'image de ton Fils» (4). Ou d'une médaille de la Vierge : «Bénis celui qui la portera afin qu'à l'exemple de ta mère, il accueille ta parole et la médite dans son cœur» (4).

Ainsi, quand on bénit les instruments de travail, on demande au Seigneur que leurs utilisateurs les maîtrisent sans que cela tourne à leur asservissement, et qu'unissant leurs efforts, ils achèvent sa Création (5).

Aussi, la célébration d'une bénédiction d'objets ou de lieux - qui n'est donc pas un geste de magie ou de superstition - ne doit pas se faire sans la participation d'au moins une personne concernée.

En l'absence d'un prêtre ou d'un diacre, un laïc, homme ou femme, peut célébrer certaines bénédictions, avec les rites prévus pour lui. Il le fait en vertu du sacerdoce commun dont il a reçu la charge à son baptême et à sa confirmation, et en vertu de sa charge propre (les parents pour leur enfant), ou d'un ministère extraordinaire (une supérieure parmi ses Sœurs), ou de fonctions particulières (un catéchiste).

Ainsi, les parents chrétiens peuvent bénir leur enfant dans des circonstances particulières de la vie, par exemple, lorsque l'enfant quitte la maison, ou lors de ses fiançailles (6). Ce peut être aussi le matin avant l'école ou le soir avant de dormir. Ils traceront le signe de croix sur son front et diront une prière de bénédiction, renouvelant alors celle du baptême où ils remettent leur enfant au Christ, à qui il appartient.

Ainsi, la pratique de la bénédiction nous aide à agir comme le souhaitait saint Paul : «Que tout ce que vous faites et dites soit toujours fait et dit au nom du Seigneur Jésus, rendant grâce par lui à Dieu le Père» (7).


(1) Rituel des bénédictions, Rome, 1984, édition française, Chalet-Tardy, 1988, n° 86.

(2) Id. n° 667.

(3) Id. n° 1199.

(4) Id. n° 1176.

(5) Id. n° 713 et 714.

(6) Voir à ce propos les n° 195 à 198.

(7) Colossiens 3, 17.


Marie-Christine Lafon