Le Seigneur devant les yeux, dans le coeur et dans les mains

Le Seigneur devant les yeux, dans le coeur et dans les mains

Nous proposerons ici un moyen facile de prier, et qui est conforme au dessein même de Dieu le Père, exprimé autrefois dans la Loi : il consiste à avoir Notre Seigneur devant les yeux, dans le cœur et dans les mains. C’est ainsi que, par ordre de Dieu, les Juifs devaient porter la Loi : ces paroles seront dans ton cœur. Et tu les attacheras comme un signe sur ta main et elles seront entre tes yeux… ( Dt 6, 6-8 ). Le christianisme consiste en ces trois points, et toute cette méthode d’oraison y est comprise : regarder Jésus, s’unir à Jésus et opérer en Jésus.

Premier point : ayons Notre Seigneur devant les yeux

C’est-à-dire, considérons avec respect Jésus Christ, pénitent pour nos péchés. Honorons en lui le Saint Esprit de pénitence, qui l’a animé tout le cours de sa vie, et qui ensuite a rempli le cœur de tous les pénitents de l’Église. Tenons-nous en révérence et en respect vers une chose si divine et si ; et après que notre cœur sera répandu en amour, en louanges et en autres devoirs demeurons quelques temps en silence devant lui.

Second point : Ayons Notre Seigneur dans le cœur

Après avoir ainsi respecté Jésus Christ et son Saint Esprit de pénitence, nous passerons un temps à soupirer après ce divin Esprit. Nous prierons cet Esprit, à qui seul appartient de faire un cœur nouveau et de former une âme de pénitence, de vouloir descendre en nous. Nous le conjurerons, par toutes les inventions de l’amour, de vouloir venir en notre âme pour nous rendre conformes à Jésus Christ.

Troisième point : Ayons Notre Seigneur dans les mains

Le troisième point de l’oraison est de porter Notre Seigneur dans les mains, c’est-à-dire de vouloir que sa divine volonté s’accomplisse en nous, qui sommes ses membres, qui devons être unis à notre Chef, et qui ne devons point avoir de mouvement que celui que nous donne Jésus Christ, notre vie et notre tout, qui remplissant notre âme de son Esprit, de sa vertu et de sa force, doit être opérant en nous et par nous tout ce qu’il désire.


Jean Jacques Olier