La Galilée au temps de Jésus

La Galilée au temps de Jésus

Au temps de Jésus, la Galilée, région du nord d'Israël, est souvent méprisée des habitants de Jérusalem.

Mais il faut se rappeler que la ville de Safed (Galilée) est le lieu où résidaient les Rabbis du Nord, en particulier ceux venant de Babylonie comme Hillel puis Gamaliel. La première terre hébraïque en venant de Damas et de Mésopotamie avait reçu le surnom de "Galilée des nations" à cause de son lien avec la Diaspora. On se destinait souvent dans cette province frontière au commerce international d'où les noms ou surnoms grecs donnés à des enfants hébreux : Jean-Marcus, Philippe, Andreos...

Pour le peuple élu, fier de vivre en Judée, la Galilée n'est qu'en bordure de la terre promise, au nord, en cette province que déjà Isaïe le prophète décrivait comme un "carrefour des nations" (Isaïe, 8, 23b).

Montagneuse et verdoyante, baignée par le Jourdain et bordée par le lac de Tibériade, sa population à l'époque du Christ était faite de pécheurs, d'éleveurs de troupeaux, de vignerons et autres cultivateurs d'oliviers, de fruits, de céréales...

Une région plus calme que la capitale, soumise comme aussi les autres provinces palestiniennes de l'époque, telles la Judée, la Samarie, l'Idumée à la domination de Rome.

C'est le tétrarque Hérode Antipas (celui-là même qui fera emprisonner puis décapiter Jean le Baptiste) qui administre la Galilée à l'époque de Jésus et avant le début de la vie publique du Christ, nous n'avons pas d'élément pour juger si des révoltes vinrent troubler son administration de la province. En tout cas la révolte de Judas le Galiléen reprendra lors de la révolte de 68, mais sera plus rapidement apaisée qu'à Jérusalem, en particulier grâce à la sagesse de son gouverneur, le jeune Josèphe (l'auteur des mémoires sur la "guerre des Judéens" (et non des Hébreux).

Nazareth "retraite de princes déchus"...?

La tentative de réunir le royaume du Nord, historiquement attaché à la forteresse royale de Mugido plus qu'à la ville de Samarie, ne réussit pas lors des luttes entre les sectes impies de Seleucus et le pouvoir passa aux Maccabées, hors de la lignée royale de David qu'avaient pourtant tenté de réunifier autour de la dynastie du Nord les aïeux de la Famille.

C'est à la suite de cet échec politique que les descendants de David (branche du Nord, dont les ancêtres de saint Joseph), se retirèrent dans la région de Nazareth. Ainsi l'humble bourgade de Galilée (mais néanmoins retraite princière) était-elle considérée comme aussi peu capable de donner naissance à un prince apte à restaurer la dynastie davidique que la retraite du Coeur volant, à côté de Louveciennes (famille des Orléans), à donner naissance à un prince héritier de la Couronne de France!

D'où la réflexion de Nathanaël qui ne met pas en doute la légitimité de Jésus mais sa capacité à relever la dynastie royale :

"De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon?" (Jn 1, 46)

C'est pourtant bien là que va commencer directement l'histoire du Salut du monde, par l'incarnation du Fils de Dieu lui-même, dans le sein d'une jeune vierge, Mariam -nom qui signifie "la princesse"-, de la dynastie royale réunifiée en Galilée, dans sa retraite de Nazareth.

Or par cette Incarnation de Son Verbe, Dieu pourra sceller bientôt, à l'heure de la Croix, une Nouvelle Alliance entre Lui et les hommes...

Quant à toutes ces modestes bourgades galiléennes, Cana, Capharnaum, Magdala, Naïm, ne sont-elles pas devenues, à l'instar de Nazareth, célèbres dans l'univers entier parce que leur nom est inscrit pour toujours dans le grand Livre de l'Evangile qui rapporte la vie du Christ parmi les hommes ?

C'est bien en effet là, en Galilée, qu'eut lieu l'Incarnation de Jésus, que se déroula la majeure partie de son enfance et de son adolescence, puis que débuta, à Cana, par un repas de noces où Il accomplit son premier miracle en changeant l'eau en vin pour annoncer la Nouvelle Alliance, la vie publique du Sauveur du monde !