Statue de Jean-Marie Vianney dans l'église de Sermentizon (Puy-de-Dôme, France). Romary, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons.
Extraordinaire figure de sainteté, Jean-Marie Vianney (1786-1859), le saint curé d’Ars, a donné à sa mission sacerdotale une dimension peu commune : curé de la paroisse d'Ars (alors « Ars-en-Dombes », aujourd'hui « Ars-sur-Formans ») pendant 41 ans, il y réalisa de grands prodiges. Sacrifiant toute vie personnelle au bénéfice de ses paroissiens, se privant de nourriture et de sommeil et restant jusqu’à 18h dans son confessionnal malgré une santé très précaire, le saint curé d’Ars fut rapidement reconnu et recherché par tous, tant ses paroles, le charisme de « lecture des âmes » dont il était gratifié, les guérisons miraculeuses et son exemple propre de sainteté convertissaient les fidèles. Plusieurs milliers de pèlerins se rendirent en effet à Ars pour rencontrer celui qu’on appelait déjà, de son vivant, le saint curé d’Ars. Celui-ci mourut le 4 août 1859, totalement épuisé. La dévotion du saint curé d’Ars envers la Vierge Marie était telle qu’il lui consacra totalement sa personne, sa paroisse et son œuvre. Le pape Pie IX a désigné en 1929 le saint curé d’Ars comme patron de tous les curés, reconnaissant en cette admirable figure de sainteté un modèle et un père pour tous les curés de l’Univers.
Issu d’une famille de cultivateurs de la région lyonnaise, Jean-Marie Vianney –futur saint curé d’Ars- naît le 8 mai 1786 à Dardilly. L’enfant grandit en pleine période de grande persécution religieuse, pendant la Révolution. La première communion du petit Jean-Marie se fera ainsi dans la clandestinité.
À 17 ans, le jeune Vianney, qui n'a jamais fréquenté l'école, confie à son père son souhait de devenir prêtre. Celui-ci ne lui donnera son autorisation que 3 ans plus tard, et c’est donc à l’âge de vingt ans que le futur saint curé d’Ars commence ses premières études, grâce à l’aide de l’abbé Charles Balley, curé d’Écully.
Éprouvant de grandes difficultés du fait de n’avoir pu commencer ses études dès l’enfance, le saint curé d’Ars finit par entrer au séminaire de Lyon, d’où il est renvoyé à cause de son niveau, plus que médiocre.
Conscrit de l’armée de Napoléon pour la guerre d’Espagne, ne voulant pas devenir complice des actions de celui que le pape Pie VII avait excommunié, le futur saint curé d’Ars, après avoir longuement prié, décide le 5 janvier 1810 de déserter, et trouve refuge dans le village des Noës où il restera caché et protégé jusqu'en mars 1811.
En 1815, il parvient se présenter à l'ordination sacerdotale à Grenoble. Après un premier ministère à Ecully, le saint curé d’Ars est nommé curé dans une petite paroisse de 230 habitants: Ars, à 40 km de Lyon. Il y restera jusqu'à sa mort.
C’est dans la prière, et notamment dans sa dévotion à la Vierge Marie, que le saint curé d’Ars trouva la force d’accomplir son ministère de « pasteur d’âmes ». Plusieurs fois, il tenta de s’enfuir, accablé par ce qu’il disait être indignité et l’écrasante responsabilité des âmes qui lui étaient confiées. Lors de sa fuite à Dardilly en 1843, c'est de la Vierge Marie, au sanctuaire de Beaumont, que le saint curé d’Ars reconnaîtra avoir reçu la force de renoncer à sa volonté propre pour retourner à Ars, jusqu’à la fin de ses jours, épuisé par toutes les taches qu’il y accomplit, sous le regard et la protection de Celle à qui il s’est totalement consacré.
La mère de Jean-Marie Vianney, Marie Bélluse, découvrant son enfant dans la grange familiale, âgé de 4 ans, en prière devant une statue de la Vierge Marie.
La dévotion mariale du saint curé d’Ars débuta dès son enfance. Le saint curé d’Ars témoignait lui-même de cette dévotion, affirmant que
« la Sainte Vierge est ma plus vieille affection. Je l’ai aimée avant de la connaître ».
Plus tard, dans sa rude montée, si contrariée, vers le sacerdoce, cette dévotion ne fit que progresser, tant dans sa dévotion privée que dans son apostolat.
Les paroissiens d’Ars ont recueilli des notes sur les enseignements du saint curé d’Ars. De sa main, il ne reste que trois sermons qui concernent la Vierge Marie : l’un sur la Nativité de la Vierge ; l’autre sur les grandeurs de Marie et le dernier sur le Rosaire.
Du Rosaire, il dit que
« tous ces mystères, bien médités, seraient capables de toucher les cœurs les plus endurcis et d’arracher les habitudes les plus invétérées ».
La statue dorée de la Vierge aux rayons dans la chapelle de la Vierge de l’église d’Ars. Elle porte un cœur dans lequel saint curé d’Ars avait inscrit les noms de tous ses paroissiens.
Le futur saint curé d’Ars fonda très rapidement après son arrivée à Ars la confrérie du Saint Rosaire pour les jeunes filles de la paroisse d’Ars. En 1820, il restaura la chapelle de la Vierge, et acheta en 1834, après les apparitions de Notre-Dame à sainte Catherine Labouré, la statue dorée que l’on peut encore admirer. Le saint curé d’Ars attachait le même crédit aux apparitions de La Salette de 1846 qu’à celles de la rue du Bac. Il fut ébranlé un temps dans cette conviction après sa rencontre avec Maximin Giraud, mais il reçut grâce à sa prière plusieurs signes qui le confirmèrent dans sa croyance recouvrée envers ces apparitions de la Salette.
En 1823, le saint curé d’Ars organisa un pèlerinage paroissial d'action de grâces à Notre-Dame de Fourvière , à Lyon. En outre, le saint curé d'Ars célébrait tous les samedis la messe en l'honneur de la Vierge Marie, et celui-ci assure une prédication à chaque fête mariale. Nous avons conservé de lui trois sermons, dont le long Sermon sur la Nativité de la Vierge Marie, au cours duquel le saint curé d’Ars fait l’éloge de la Vierge Marie et nous exhorte à l’aimer sans mesure et à imiter ses vertus.
Pour répandre la dévotion mariale, le saint curé d’Ars distribuait des images et des médailles. Il en fit notamment frapper une spécialement lors d'une épidémie de choléra, afin de permettre aux paroissiens de se mettre sous la protection de Marie conçue sans péché.
Le saint curé d’Ars avait une dévotion particulière envers l'Immaculée Conception de la Vierge Marie, bien avant la proclamation du dogme, le 8 décembre 1854, par le bienheureux pape Pie IX, au point de composer le chapelet à l’Immaculée conception et de consacrer la paroisse d’Ars à l'Immaculée-Conception, 18 ans avant la proclamation du dogme, le 1er mai 1836.
Il inscrivit ainsi les noms de ses paroissiens dans un cœur de vermeil qu’il suspendit au cou de la statue de la Vierge Marie. Quelques années plus tard, en 1844, le futur saint curé d’Ars installa une statue de Marie au-dessus de la porte principale de l'église, pour témoigner du fait que « Marie est la portière du ciel ».
Il composa une prière à l’Immaculée Conception qui témoigne de sa dévotion.
Le 8 décembre 1854, lors de la proclamation du dogme, le futur saint curé d’Ars fêtait avec beaucoup de solennité la proclamation du dogme de l'Immaculée-Conception, déclarant :
« J'ai toujours pensé qu'il manquait un rayon à l'éclat des vérités catholiques. C'est une lacune qui ne pouvait demeurer dans la Religion. »
« J'ai si souvent puisé à cette source (le cœur de la Très Sainte Vierge) qu'il n'y resterait plus rien depuis longtemps, si elle n'était pas inépuisable... » (MONNIN II 589)
Cette pensée du saint curé d’Ars témoigne de la façon dont il percevait la Vierge Marie, Mère de miséricorde pour les pécheurs.
Par sa dévotion particulière envers l’eucharistie et sa conscience très vive de sa mission de confesseur –il appelait les grands pécheurs les « gros poissons de la pêche aux âmes » -, le saint curé d’Ars a magnifié la grandeur et la beauté du ministère sacerdotal, comme l’a souligné le pape Benoît XVI, dans son homélie
du 11 juin 2010, qu’il a prononcée pour la clôture de l'année sacerdotale, 150 ans après la mort du saint Curé d'Ars. Cette fécondité apostolique est en lien étroit avec la dévotion mariale du saint curé d’Ars.
La neuvaine au saint curé d’Ars peut être débutée du 26 juillet au 3 août, pour se terminer lors de la fête du saint curé d’Ars, le 4 août. Mais cette neuvaine au saint curé d’Ars peut également être priée à d’autres moments de l’année, par ceux et celles qui souhaitent se confier à la vivante intercession de saint Jean-Marie Vianney : sa vie, sa mission, son chemin de sainteté parlent en effet à beaucoup et suscitent le désir de faire appel à son intercession.