L’annonciation dans le Coran

L’annonciation dans le Coran, différences avec l’Evangile

L'Annonciation est racontée deux fois dans le Coran :

Dans la sourate 19 (appelée aussi sourate de Marie)

« Nous lui avons envoyé notre Esprit : il se présenta devant elle sous la forme d’une homme parfait (il s’agit de Gabriel).
Elle dit : "Je cherche une protection contre toi, auprès du Miséricordieux ; si toutefois tu crains Dieu !".
Il dit : "Je ne suis que l’envoyé de ton Seigneur pour te donner un garçon pur".
Elle dit : "Comment aurais-je un garçon ? Aucun mortel ne m’a jamais touchée et je ne suis pas une prostituée".
Il dit : "C’est ainsi : Ton Seigneur a dit : "Cela m’est facile". Nous ferons de lui un Signe pour les hommes ; une miséricorde venue de nous. Le décret est irrévocable. »

(Coran 19, 17b-21)

La sourate 19 est importante, nous la proposons à lire entièrement dans un autre article.

Dans la sourate 3

« Les anges dirent : "0 Marie ! Dieu t’annonce la bonne nouvelle d’un Verbe émanant de lui : Son nom est : le Messie, Jésus, fils de Marie ; illustre en ce monde et dans la vie future ; il est au nombre de ceux qui sont proches de Dieu. Dès le berceau, il parlera aux hommes, tout comme plus tard, adulte : il sera au nombre des justes".
Elle dit : "Mon Seigneur ! Comment aurais-je un fils ? Nul homme ne m’a jamais touchée".
Il dit : "Dieu crée ainsi ce qu’Il veut : lorsqu’Il a décrété une chose, Il lui dit : "Sois !"... et elle est". Dieu lui enseignera le Livre, la Sagesse, la Torah et l’Evangile ; et le voilà prophète, envoyé aux Fils d’Israël : "Je suis venu à vous avec un Signe de votre Seigneur : je vais, pour vous, créer d’argile, comme une forme d’oiseau. Je souffle en lui, et il est : "oiseau", -avec la permission de Dieu. Je guéris l’aveugle et le lépreux ; je ressuscite les morts -avec la permission de Dieu. Je vous dis ce que vous mangez et ce que vous cachez dans vos demeures. Il y a vraiment là un Signe pour vous, si vous êtes croyants" »

(Coran 3, 45-49)

La sourate 3, 42-48 et la sourate 19, 17-27 sont inspirées de l’annonciation dans l’évangile de saint Luc... Mais avec de grands changements :

Marie ne donne pas son consentement.

Allah ne l’attend pas. Tout est décidé d’avance, c'est un décret irrévocable (sourate 19).

Il y a un déterminisme, l’islam n’est pas une religion d’Alliance.

Il y a donc non seulement une distance entre l’islam et le christianisme, mais une distance entre l’islam et le judaïsme où l’Alliance constitue le fondement de toute la religion.

La virginité est vénérée par les musulmans, mais seulement avant le mariage. C’est souvent la fille du prophète, Fatima, une mère, qui est vénérée comme l’idéal féminin.

Rien n'indique clairement que Miryam conçoive Issa virginalement, au contraire, le Coran (sourate 19) insiste pour dire qu'elle est devant un homme parfait.

Le Coran confirme l'idée de la conception charnelle du Messie lorsque pour nier la nature divine du Messie, il renie le caractère unique de Sa conception en identifiant celle-ci à celle d'Adam (Coran 3.59), pour la création duquel Allah a eu besoin de sperme (Coran 16.4)...

Dans certaines traditions musulmanes, c’est l’ange Gabriel qui serait intervenu, en soufflant dans la manche du vêtement de la Vierge. Ainsi, la conception de Jésus serait miraculeuse et virginale (et Marie élève ensuite seule Jésus), mais ce n’est pas Dieu qui descend.

Dans le Coran, l’Esprit Saint est absent et il y a plusieurs anges qui font l’annonce à Marie.

Dans le Coran, Joseph n'est pas mentionné. Or c'est Joseph qui donne la lignée davidique. On voit là l'influence juive qui ne veut pas voir en Jésus le messie promis à David.

Dans le Coran, Jésus n’est qu’un prophète. On perçoit sans doute ici les influences sur le Coran des hérésies chrétiennes (le subordinationisme ou le docétisme…). Et l’on comprend alors les autres différences par rapport à l’Evangile, dans la manière de raconter l’Annonciation.

Dans l’évangile, la Vierge Marie est mère du Fils de Dieu et elle l’est par un libre consentement dans le cadre d’une Alliance. Rien de tel dans le Coran.

Synthèse F. Breynaert