Genèse et Exode, chemin de Marie

Genèse et Exode, chemin de Marie

Exode et Genèse, l'histoire des Hébreux

Tous les peuples anciens croient que l'homme est formé de la terre et du souffle d'un dieu. Mais depuis la délivrance miraculeuse d'Egypte, ou la délivrance analogue vécue en Canaan avec Débora, Israël a reçu la révélation d'autre chose.

L'Exode fut sa naissance et le récit de la mer des joncs devient le récit de la mer fendue et faisant apparaître la terre sèche (Exode 15, 4s), c'est-à-dire un récit de création.

Et cette histoire doit raconter l'origine de l'homme, l'origine du monde. Comme Israël a été pris d'Egypte et placé en Canaan, Adam après avoir été modelé de la terre a été pris et placé dans le jardin (Genèse 2, 15).

Ainsi, nous pouvons déjà dire que « le rayon de l'histoire que Dieu a fondé parvient jusqu'aux origines, jusqu'à la création.» (1)

Plus encore, arrivé en Canaan, Israël pense devoir imiter les cultes magiques pour cultiver la vie. Il en sort meurtri.

C'est alors le désenchantement, avec le sentiment d'une rupture avec le Dieu vivant dont on recevait l'eau et la manne en toute confiance.

Mais au péché succédait le pardon, et c'est cette histoire que raconte aussi la Genèse : après le péché d'Adam et Eve, succède un pardon, une reprise d'Alliance, les prophètes soutiendront le combat contre la tentation, et Dieu accordera la victoire.

Cela aussi devait raconter l'origine et le sens du monde : Dieu dit au serpent tentateur :

"Je mettrai une hostilité entre toi et la femme,
entre ton lignage et le sien.
Il t'écrasera la tête
et tu l'atteindras au talon."

(Genèse 3, 15)

Marie

Israël est issu de l'humanité existante et en même temps il est créé au moment de l'Exode.

Comme Israël, Marie est en continuité avec la création première et elle est en même temps une nouvelle création au point que les théologies auront du mal a tout dire à la fois. Les uns parleront de son immaculée conception, d'autres diront qu'elle est pétrie de l'Esprit Saint. Un auteur dira : « La Vierge est le premier humain, parce qu'elle est la première et la seule qui a manifesté la nature humaine. » (2)[1]

Au-delà des différences de langage, tous comprendront que Marie tient vaillamment la lutte contre le tentateur, et que Dieu lui accorde la victoire : Dieu lui accorde la victoire par le Christ Rédempteur.

Jean Paul II dit :

« Le mystère de l'Incarnation constitue l'accomplissement suprême de la promesse faite par Dieu aux hommes après le péché originel, après le premier péché dont les effets pèsent sur toute l'histoire de l'homme ici-bas (cf. Gn 3, 15).

Voici que vient au monde un Fils, le "lignage de la femme" qui vaincra le mal du péché à sa racine même: "Il écrasera la tête du serpent".» (3)

Ainsi, plus encore que l'histoire des Hébreux, l'Incarnation du Fils de Dieu en Marie « parvient jusqu'aux origines, jusqu'à la création.» (1)

(1) Benoît XVI, homélie de la veillée pascale, 23 avril 2011

(2) Nicolas Cabasilas, Premier sermon sur la Nativité de la toute , Mère de Dieu.

(3) Jean Paul II, La mère du Redempteur, § 11


Françoise Breynaert