Méditer pour trouver la sagesse et la vie

Méditer pour trouver la Sagesse et la Vie (Lc 2, 19.51)

Le monde contemporain est imprégné d'un nihilisme de la pensée, avec son relativisme et son désespoir. Parfois le travail de nos mains se retourne contre l'homme. Et souvent la foi est si peu rattachée à la raison qu'elle ne peut plus avoir de pertinence universelle. C'est pourquoi la manière dont Marie méditait est une lumière fulgurante pour aujourd'hui. - Nous suivrons Jean Paul II.

« Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur. »

(Luc 2,19)

« Et sa mère gardait fidèlement toutes ces choses en son cœur. »

(Luc 2,51)

Israël

« La foi affine le regard intérieur et permet à l'esprit de découvrir, dans le déroulement des événements, la présence agissante de la Providence. Une expression du livre des Proverbes est significative à ce propos:

« Le cœur de l'homme délibère sur sa voie, mais c'est le Seigneur qui affermit ses pas » (Pr 16, 9).

Autrement dit, l'homme sait reconnaître sa route à la lumière de la raison, mais il peut la parcourir rapidement, sans obstacle et jusqu'à la fin, si, avec rectitude, il situe sa recherche dans la perspective de la foi. La raison et la foi ne peuvent donc être séparées sans que l'homme perde la possibilité de se connaître lui-même, de connaître le monde et Dieu de façon adéquate.

Il ne peut donc exister aucune compétitivité entre la raison et la foi: l'une s'intègre à l'autre, et chacune a son propre champ d'action. C'est encore le livre des Proverbes qui oriente dans cette direction quand il s'exclame:

« C'est la gloire de Dieu de celer une chose, c'est la gloire des rois de la scruter » (Pr 25, 2).

Dans leurs mondes respectifs, Dieu et l'homme sont placés dans une relation unique. En Dieu réside l'origine de toutes choses, en Lui se trouve la plénitude du mystère, et cela constitue sa gloire; à l'homme revient le devoir de rechercher la vérité par sa raison, et en cela consiste sa noblesse. Un autre élément est ajouté à cette mosaïque par le Psalmiste quand il prie en disant:

« Pour moi, que tes pensées sont difficiles, ô Dieu, que la somme en est imposante! Je les compte, il en est plus que sable; ai-je fini, je suis encore avec toi » (Ps 139 [138], 17-18).

Le désir de connaître est si grand et comporte un tel dynamisme que le cœur de l'homme, même dans l'expérience de ses limites infranchissables, soupire vers l'infinie richesse qui est au-delà, parce qu'il a l'intuition qu'en elle se trouve la réponse satisfaisante à toutes les questions non encore résolues.

Nous pouvons donc dire que, par sa réflexion, Israël a su ouvrir à la raison la voie vers le mystère. »

(Jean Paul II, Fides et ratio, 16-18)

Marie

« De même que la Vierge fut appelée à offrir toute son humanité et toute sa féminité afin que le Verbe de Dieu puisse prendre chair et se faire l'un de nous, de même la philosophie est appelée à exercer son œuvre rationnelle et critique afin que la théologie soit une intelligence féconde et efficace de la foi.

Et comme Marie, dans l'assentiment donné à l'annonce de Gabriel, ne perdit rien de son humanité et de sa liberté authentiques, ainsi la pensée philosophique, en recevant l'appel qui lui vient de la vérité de l'Evangile, ne perd rien de son autonomie, mais se voit portée dans toute sa recherche à son plus haut accomplissement.»

(Jean Paul II, Fides et ratio, 108)


Synthèse Françoise Breynaert