Sarah, figure de la Mère des douleurs (Gn 22-23)

Marie et Sarah, mères de douleurs

Sarah dans la tradition juive

"Lorsque Abraham redescendit avec Isaac du mont Moria, Samaël [Le mauvais ange] se mit en colère, car il avait échoué dans son dessein de dissuader Abraham et son fils d'obéir à Dieu ; que fit-il alors ? Il alla dire à Sarah : "ton vieux mari a pris le jeune Isaac et l'a sacrifié comme holocauste... et l'enfant pleurait et se débattait.. ligaturé, il ne pouvait pas se sauver".'

Rabbi Eliezer (Pirqé de R. Eliezer Ch.32)

En accord avec Rabbi Eliezer, Rachi de Troyes conclut dans sa glose de la Genèse (23/1) :

"en apprenant cela, son âme a quitté Sarah et elle en est morte".

Voilà un enseignement qui comble un non-dit de la Genèse, dont la nouvelle de la mort de Sarah ouvre le chapitre 23 (Chayye-Sarah), immédiatement après l'épisode de la "ligature" d'Isaac qui termine le chapitre 22.

De Sarah à Marie

Ainsi Sarah douloureuse, à l'heure où son fils Isaac lui est demandé en sacrifice annonce, dans la Première Alliance, Celle qui fut par excellence et à jamais "Mater Dolorosa": Marie, Mère douloureuse mais consentante, de notre Rédempteur, le Verbe de Dieu cloué sur la Croix pour le rachat de toute l'humanité, "Lui la Pâque de notre salut, qui en tant d' hommes souffrit tant de maux..., en Isaac fut enchaîné..." (Meliton de Sardes, in Catéchisme pour adultes des Evêques de France, p. 122 - Paris 1991)


Gilles de Saint Sauveur