Icône du crucifiement (XIII°, Ohrid)

Icône du crucifiement (XIII°, Ohrid)

Voir l'icône du crucifiement (XIII°, Ohrid):

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Commentaire matériel[1] :

Tempera sur bois avec revêtement, 97 x 67 cm, deuxième moitié du XIII° siècle.

Galerie des icônes de l'église Saint-Clément, Ohrid. Après la ruine de l'empire byzantin en 1204, Ohrid est une ville du Royaume de Thessalonique, un des États latins d'Orient mis en place par les Croisés.

C'est une icône de procession représentant au revers la mère de Dieu "Hodighitria", celle qui conduit[1].

Description et explication des symboles :

Le Christ est en croix. A sa droite, Marie, sa mère. A sa gauche, le disciple.

Arbre de vie plantée au calvaire, la croix s'ancre dans le centre de la terre, sur la grotte noire où repose le crâne d'Adam. Les silhouettes allongées accentuent la verticalité : Jésus fait un mouvement de descente (aux enfers) et de remontée (il ouvre le paradis).

Commentaire spirituel[2] :

On lit sur la croix l'inscription « le roi de gloire, Jésus-Christ ».

La crucifixion est la glorification du Christ.

En effet, dans l'évangile de saint Jean le théologien, avant que Jésus ne meure en croix, il s'écrie :

« Père, l'heure est venue : glorifie ton Fils, que ton Fils te glorifie »

(Jn 17,1)

Le Christ a les yeux ouverts, en un mouvement souple, il repose dans la mort.

Il est royal et majestueux dans un total abandon de tout prestige.

Il demeure le Verbe, celui qui s'est livré librement à la mort, comme le chante la liturgie.

Il est élevé de terre, et dès lors, il attire tout à lui.

La mère du Christ, à droite du Christ, pleure en montrant de la main la croix.

Saint Jean, à gauche du Christ, contemple et médite.

Plus tard, Jean nous transmettra ces paroles de Jésus quelques jours avant sa passion :

« Maintenant mon âme est troublée. Et que dire? Père, sauve-moi de cette heure! Mais c'est pour cela que je suis venu à cette heure. Père, glorifie ton nom!"

Du ciel vint alors une voix: "Je l'ai glorifié et de nouveau je le glorifierai."

La foule qui se tenait là et qui avait entendu, disait qu'il y avait eu un coup de tonnerre; d'autres disaient: "Un ange lui a parlé." Jésus reprit: "Ce n'est pas pour moi qu'il y a eu cette voix, mais pour vous. C'est maintenant le jugement de ce monde; maintenant le Prince de ce monde va être jeté dehors; et moi, une fois élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi." »

(Jean 12, 27-32)


[1] Gordana Babic, Icônes, Comptoir du livre, Paris 1986 (Belgrad 1980), § 14 et 15

[2] Ephrem Yon, Philippes Sers éditeur, Les saintes icônes, une nouvelle interprétation, Paris 1990, p. 238


Synthèse Françoise Breynaert