Damas : saint Jean Damascène († 750)

Damas : Saint Jean Damascène († 750)

Saint Jean Damascène est né à Damas dans une famille arabe et chrétienne. On lui doit de nombreux tropaires, des hymnes et des poèmes. Il a grandement aimé la Mère du Seigneur.

Sa doctrine mariale est comme une synthèse exhaustive et puissante de tout l'enseignement donné par les auteurs chrétiens qui l’ont précédé. Le Pape Léon XIII l'a proclamé docteur de l'Eglise en 1890.

Saint Jean Damascène est un auteur très important qui traverse les siècles : il est cité par le pape Pie XII au sujet de l’Assomption de Marie (bulle Munificentissimus Deus) ; son nom apparaît aussi, au sujet de la vierge Marie, au concile Vatican II (chapitre VIII de la Lumen Gentium) et dans la Redemptoris Mater de Jean Paul II.

Saint Jean Damascène (†vers 750) introduit une distinction très claire entre culte d'adoration (ou latrie), dû seulement à Dieu, et culte de vénération que l’on doit nourrir envers la Vierge .

« Comme celui que nous adorons est Dieu, un Dieu qui n’est pas venu du non-être à l’existence, mais qui est éternel engendré de l’éternel, qui dépasse toute cause, parole, idée soit de temps soit de nature, c’est la Mère de Dieu que nous honorons et vénérons. »

Jean Damascène, homélie sur la nativité et l’Assomption,

Source chrétienne n° 80, Paris, Cerf, 1961, p. 161 :

Hom in Dormitionem II. 15, 744 A

Saint Jean Damascène a suggéré une forme de dévotion mariale qui ressemble beaucoup à la consécration à la bienheureuse Vierge, pratiquée dans la pitié mariale contemporaine :

« Nous aussi, aujourd’hui, nous nous tenons en ta présence, o Souveraine, Oui, je le répète, Souveraine, Mère de Dieu et Vierge : nous attachons nos âmes à l’espérance que tu es pour nous, comme à une ancre absolument ferme et infrangible, nous te consacrons notre esprit, notre âme, notre corps, chacun de nous en toute sa personne : nous voulons t’honorer par des psaumes, des hymnes, des cantiques inspirés, autant qu’il est en nous : car te rendre honneur selon ta dignité dépasse nos forces. […]

Il suffit, en réalité, à ceux qui gardent pieusement ta mémoire, d’avoir le don inestimable de ton souvenir : il devient le comble de la joie impérissable. De quelle allégresse n’est-il pas rempli, de quels biens, celui qui a fait de son esprit la secrète demeure de ton très saint souvenir ?

Voilà le témoignage de notre reconnaissance, les prémices de nos discours, l’essai de notre misérable pensée, qui, animée par ton amour, a oublié sa propre faiblesse. Mais reçois avec bienveillance notre ardent désir, sachant qu’il va plus loin que nos forces.

Jette les yeux sur nous, o Souveraine excellente, mère de notre bon Souverain ; gouverne et conduis à ton gré notre destinée, apaise les mouvements de nos honteuses passions, guide notre route jusqu’au port sans orages de la divine volonté ; et gratifie-nous de la félicité future, cette douce illumination par la face même du Verbe de Dieu, qui s’est incarné par toi.

Avec lui, au Père, gloire, honneur, force, majesté et magnificence, en la compagnie de l’Esprit très saint, bienveillant et vivifiant, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen »

Jean Damascène, homélie sur la nativité et l’Assomption I,14,

Source chrétienne n° 80, Paris, Cerf, 1961, p. 121 :

Hom in Dormitionem I,14, PG 96,716 AB

Damas est aussi la ville où sont nés d'illustres pères de l'Eglise :

Damas est aussi la ville où sont nés d'illustres pères de l'Eglise, notamment :

- Saint Sophrone, qui deviendra patriarche de Jérusalem et parla admirable de l'Incarnation dans le sein de Marie, "tout resplendissant de pureté virginale".

- Saint André de Crète, qui s’adresse à Marie « mère de la vie », en lui disant : « toute la création est pleine de ta gloire ; l’univers a été sanctifié par la sensation de ton parfum ! »

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Synthèse par F. Breynaert, retrouvez l'explication de l'influence mariale de saint Jean Damascène dans F. Breynaert, A l'écoute de Marie, Brive 2007, tome II.