Une avec les pauvres dans la nuit de la foi. Marie corédemptrice. (Mère Téresa)

Une avec les pauvres dans la nuit de la foi. Marie corédemptrice.

Mère Térésa dans la nuit de la foi...

C'est une expérience difficile à traduire en mots. Mère Teresa pense qu'elle n'a pas la foi. Elle se souvient qu'avant le début de l'œuvre elle avait tant d'union, d'amour, de confiance, de prière, et à ces yeux tout cela a disparu. Elle a peur que cette contradiction la déséquilibre et pourtant « cela ne rompt pas » (cf. Lettre au père Pichachy, 25 août 1959)[1] .

Elle confie :

« Excellence, vous avez tout approuvé, vous avez tout béni. Toutes ces années, je n'ai voulu qu'une seule chose - connaître la volonté de Dieu. Et maintenant je ne veux encore que cela même dans cette obscurité si pénible et profonde. [...] La seule chose qui me maintienne à la surface, c'est l'obéissance. »

(Extraits de la Lettre à Mgr Perrier, 1° septembre 1959)

En étant une avec les pauvres...

Ses souffrances ressemblaient à celles de la nuit obscure que décrit saint Jean de la Croix, mais elle pressentait que leur but était différent, elle ne souffrait plus tant pour être purifiée que pour partager les souffrances des pauvres :

« Partageons les souffrances de nos pauvres car ce n'est qu'en étant unes avec eux que nous pouvons les racheter, c'est-à-dire amener Dieu dans leur vie et les amener à Dieu. »

(Mère Térésa, Premier vendredi du mois de juillet 1961)

« Pour comprendre les pauvres, Jésus dut connaître et faire l'expérience de cette pauvreté dans Son corps et dans Son âme. »

(Soul of Mission, 29 janvier 1991)

... Pour les amener à Dieu, avec Marie corédemptrice.

Partager les souffrances des pauvres et s'unir à eux afin de les racheter, de les amener à Dieu. En ce sens, mère Teresa veut assimiler l'attitude de Marie corédemptrice, dont elle demande la définition dogmatique à Jean-Paul II le 14 août 1993 :

« Marie est notre corédemptrice avec Jésus. Elle donna à Jésus son corps et souffrit avec lui au pied de la croix.

Marie est la médiatrice de toutes les grâces. Elle nous donna Jésus et en tant qu'elle est notre Mère elle nous obtient toutes les grâces.

Marie est notre avocate qui prie Jésus pour nous. C'est seulement par le cœur de Marie que nous allons au cœur eucharistique de Jésus.

La définition papale de Marie corédemptrice, Médiatrice et Avocate apportera de grandes grâces à l'Eglise.

Tout pour Jésus par Marie.

Que Dieu vous bénisse. Mère Téresa (mc) »[2]


[1] Mère Térésa, Les écrits intimes de la de Calcutta, éditions Lethielleux, Paris 2008.

[2] Lettre de pétition adressée à Jean-Paul II, cf. Photo ci-dessous [Lien perdu]

Synthèse F. Breynaert