La Dormition, ou la plus grande fête mariale orthodoxe

La Dormition (ou Assomption) est la plus grande fête mariale orthodoxe

Le nom de la fête du 15 août est "Koimisis" ou "Dormition de la Très Théotokos et Toujours Vierge Marie". Celle-ci est, sans aucun doute, la plus grande fête de la Vierge dans l'Eglise byzantine. Elle occupe presque tout le mois d'août, en en faisant un véritable mois marial.

La préparation a non seulement lieu le jour du proeortia ou veille , le 14 août, mais pendant tout un "Carême" de la Vierge, commençant le 1er août. L'octave (meteortia) de la fête s'étend jusqu’au 23 août, l'apodosis.

Origine et histoire de la fête

La préhistoire de la fête n'est pas encore claire et les premières attestations ne remontent pas avant le VI° siècle.

La fête se présente dès le début comme un "dies natalis" de Marie. Les homélies et les hymnes ont rivalisé en éloges de la Vierge et ont décrit les implications et les conséquences théologiques et spirituelles de l’Assomption. L'effort théologique commencé au VI siècle connaît un âge d'or au VIII e siècle avec l’œuvre de saint Germain de Constantinople, de saint André de Crête, de saint Jean Damascène et de saint Côme Vestitor.

Cet effort se poursuit dans la sérénité, sans disputes et sans secousses, dans l’atmosphère liturgique de la fête qui prend des dimensions inhabituelles et devient la plus solennelle des fêtes mariales de l'Église byzantine, conférant au mois d'août le titre de "mois marial."

À partir du X° siècle, les oraisons aiment mettre en relief l'importance de la fête et faire remarquer qu'elle ferme l’année liturgique, alors que la fête de la Nativité le 8 septembre l'inaugurait.

On peut conclure ainsi que toute l’année est mise sous le signe de la Théotokos.

Signification de la fête

Les textes de l’office offrent l'image grandiose de la résurrection, parce que Christ, dans la mort de Marie, confirme sa propre victoire sur l'ennemi en exaltant immédiatement la Mère.

Nous y trouvons encore l'image de la transfiguration: la "Mère de la Lumière" entre dans une gloire qui dépasse la splendeur des hiérarchies célestes. La résurrection et la transfiguration étant les deux clés du christianisme et, en tant que telles les oeuvres finales de Dieu pour les hommes, la Théotokos réalise le but de l'économie du salut.

On trouve dans les textes de l’office la nostalgie des Apôtres qui voient se réaliser en Marie toutes les promesses offertes en germe à sa foi : en rejoignant le Christ dans sa gloire Marie nous attire invinciblement à le rejoindre avec elle; et étant proche du Christ, Marie demeure encore plus proche de nous pour nous entraîner par son intercession.

D’autres textes précisent que Marie suit son Fils vers la vie, comme elle l'avait suivi vers la sainteté, par la même voie de l'obéissance.

À travers les textes transparaît l’assurance que l’Assomption de Marie nous donne comme gage de notre union à son Fils glorifié.

La confiance dans l'intercession de Marie nous soulève vers cette espérance.



Mgr Georges Gharib