Origine de la célébration du 15 aout

L’origine de la fête de l’Assomption

Le récit du "Transitus" remonte au IV° ou V° siècle, mais il contient un archétype qui remonte au II° ou III° siècle. Cependant, la fête de l'Assomption a commencé plus tardivement.

À Jérusalem, toutes les traditions chrétiennes ont voulu avoir une église, et ainsi, au temps des invasions, beaucoup de trésors furent conservés à Jérusalem, mais cela ne veut pas dire que toutes les traditions soient nées à Jérusalem.

Des documents montrent que la fête du 15 août remonte à deux traditions différentes,

- l’une est arménienne vers la moitié du cinquième siècle (450),

- l’autre est géorgienne et plus tardive (500).

Vers l’an 450 : une fête arménienne du repos de la Vierge enceinte :

L’hypothèse la plus convaincante semble être le fait qui recourait l’anniversaire de la dédicace d’un sanctuaire marial à Kathisme, près de Jérusalem, au temps de l’évêque Jovénal (422-458), au lieu où la Vierge enceinte se serait reposée, en venant de Nazareth avant d’atteindre Bethléem:

En effet, dans le missel arménien, il y a une fête du 15 août, mariale, appelée fête du « Kathisme », c’est-à-dire du repos, en latin « requies ». Les lectures du missel avaient pour le 15 août: Is 7,10-15 (la Vierge enfantera) ; Ga 3,29 - 4,7 (quand vint la plénitude des temps…) Luc 2,1-7 (Joseph et Marie viennent de Nazareth à Bethléem et la Vierge l’enveloppa de langes et le déposa dans une mangeoire).

Les lectures parlent de la maternité divine et salvatrice de Marie, et non pas de son Assomption ou de sa Dormition.

Vers 500 une fête géorgienne du « Transitus » de la Vierge :

Or, entre le 5e et le 6e siècle, le récit apocryphe sur le Passage de Marie de la vie terrestre à la joie éternelle (« Transitus ») connut une diffusion extraordinaire.

En conséquence, les pèlerins qui affluaient à Jérusalem eurent le désir d’honorer la tombe de la Vierge que l’on croyait gardée dans la basilique édifiée par l’impératrice Eudossia dans la vallée de Gethsémani.

Les fouilles y ont trouvé un sépulcre bien orné, enveloppé de mystère.

Les spécialistes sont d’accord pour dire que dans cette basilique, probablement aux débuts du 6e siècle, on ait commencé à commémorer durant la liturgie du 15 d’août, l’admirable événement de la mort et de la glorification de la Toute- : dans le missel géorgien, on parle d’une fête mariale le 15 août, à Gethsémani.

Vers 600, fête de la Dormition dans tout l’empire :

L’empereur Maurice (582-602) décréta que serait célébrée la Dormition de Marie avec la plus haute révérence en observant tout le repos festif.

Les premiers témoignages historiques :


  • Le missel Georgien.

  • Un hymne de Jacques de Saroug (†523) laisse entendre qu’à son époque la mort de Marie était déjà célébrée dans certaines Églises de Syrie.

  • Dans la vie de S. Théodore de Jérusalem (†529), nous trouvons l’indice d’une fête de la Vierge à l’occasion du 15 d’août avec un grand concours de peuple ;

  • La basilique dans la vallée du Gethsémani, où se trouvait, comme Antoine de Piacence le raconte autour au 570, le sépulcre dont on dit que Marie a été élevée aux cieux.

  • L’homélie sur l’Assomption de Theoteknos de Livias, datée entre 550 et 560.


F. Breynaert

En remerciant le père I. CALABUIG