Gerson (1363-1429) : Laisser Dieu vouloir la participation de Marie à la Passion

Gerson (1363-1429) : Laisser Dieu vouloir la participation de Marie à la Passion

Jean de Gerson (1363-1429) proteste contre la construction intellectuelle arbitraire en théologie, si fréquente à son époque (théologie scolastique décadente).

De même que sa « montagne de la contemplation » est une ouverture à la grâce, de même son cheminement intellectuel est une ouverture à Dieu : Dieu est au-delà de ce que nous penserions sur Dieu.

Gerson comprend que la participation de Marie à la passion du Christ rédempteur n'était pas nécessaire de nécessité absolue, mais il faut lui reconnaître une nécessité relative, autrement dit, il faut laisser Dieu libre de vouloir la participation de Marie.

Jean de Gerson met sur les lèvres de la Vierge recevant son fils mort :

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi as-tu abandonné la précieuse chair issue de moi, en sainteté parfaite et en pureté, conçue et enfantée par l'opération de l'Esprit de Saint ? Je souffre en elle parce que sa chair constitue une réalité unique avec la mienne; sa douleur redescend en moi. Comme dans le passé le péché passa de la femme à l'homme, ainsi maintenant je répare la prévarication d'Ève.

Je le veux parce que cela plaît à Dieu que les choses adviennent de cette manière. [...]

Ecoutez, vous les fidèles, l'offre amoureuse de Marie. Pensez que pour nous comme une bonne mère pour ses fils, elle voudrait payer si l'offre du Fils ne suffisait pas; cependant cette rédemption suffisait pour le salut de cent-mille mondes.[1]


[1] Jean de Gerson, La Passion, édition Frénaud, p. 101


Françoise Breynaert

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