Dormition (rite byzantin)

15 août : La Dormition (rite byzantin)

Cette fête est la grande fête mariale de l'année byzantine.

La liturgie exalte la grandeur de Marie qui a été la Mère de Dieu, et c’est à ce titre qu’elle a été élevée au ciel.

Cette fête est préparée par une période de jeûne commençant le 1° août, et pendant laquelle on chante l’Alléluia pénitentiel.

Dans beaucoup d’églises, le soir, a lieu un office de dévotion appelé Paraclèse. La fête de la Dormition commence le 14 et fini le 23 août.

F. MERCENIER et F. PARIS,

La prière des Eglises de rite byzantin, II,

Les fêtes fixes, Namur 1939, p. 286

Office de la petite Paraclèse (1-14 août + intercession pour les affligés)

« Paraclisis » est un mot grec qui signifie à la fois intercession et consolation. L’office est chanté pour la guérison des âmes et des corps en période d’affliction. L’office est chanté le soir pendant 14 jours avant la fête de la Dormition, autrement dit, à partir du 1° août.

Alternent des psaumes, des prières et des odes. Puis on lit l’évangile de la Visitation.

D’un point de vue marial, on peut remarquer la troisième Ode et la prière après l’évangile.

Ode 3

Seigneur qui as tendu la coupole des cieux * et qui as édifié l’Église en trois jours, * rends-moi ferme dans ton amour, * seul Ami des hommes, * haut lieu de nos désirs et forteresse des croyants.

Ô Mère de Dieu, je te choisis * comme refuge et protection de ma vie ; * guide-moi vers ton havre de salut, * comme vers la source de tout bien, * soutien des fidèles et seule digne de nos chants.

(Refrain)

Dissipe le tumulte de mon esprit, * apaise la houle de mes soucis, * toi qui es la seule immaculée * et l’Épouse divine ayant conçu * le Christ sauveur, ce vrai Prince de paix. Gloire au Père...

Tu as mis au monde le Bienfaiteur, * tu fis naître la Source de tout bien ; * répands tes bienfaits en abondance sur nous,* car tu peux tout désormais, * Bienheureuse qui as conçu le Christ tout-puissant. Maintenant...

Viens à mon aide, ô Vierge, * moi qu’éprouvent les infirmités pénibles * et les souffrances de la maladie ; * je sais que tu es en effet, * la Toute-pure, le trésor inépuisable des guérisons. *

Sauve de tout danger tes serviteurs, * car c’est en toi qu’après Dieu, * ô Mère, nous trouvons un abri, * unique rempart, inébranlable protection.

Dans ta bienveillance, penche-toi * sur les souffrances de mon corps, * ô Mère de Dieu toute digne de nos chants, * viens guérir la douleur de mon âme.

(Refrain)

Puis le Prêtre fait mémoire de ceux pour qui est célébrée la Paraclisis. À chaque demande on répond par un triple Kyrie eleison.

Source : https://www.pagesorthodoxes.net/mere-de-dieu/md-paraclisis.htm

Evangile de la Visitation et du Magnificat :

En ces jours-là, Marie se leva et se rendit en hâte vers la montagne, dans une ville de Juda. Elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth. Or dès qu’Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, l’enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth fut remplie du Saint Esprit. Alors elle s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre les femmes et le fruit de ton sein est béni. Comment m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi? Car dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein. Bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! »

Marie dit alors : « Mon âme magnifie le Seigneur et mon esprit exulte de joie en Dieu mon Sauveur. Il s’est penché sur son humble servante, désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles, Saint est son Nom. » Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois, puis elle retourna dans sa maison.

(Luc 1, 39-49, 56)

Le 15 août : La Dormition

Grandes vêpres

Lucernaire :

Merveille, vraiment ! La source de la Vie est déposée au tombeau, et sa tombe devient l’échelle du ciel. Réjouis-toi Gethsémani, temple sacré de ma Mère de Dieu. Fidèles, écrions-nous avec l’ange Gabriel : Pleine de grâce, réjouis-toi, le Seigneur est avec toi, qui au monde par toi donne la grâce du salut. […]

Puisqu’aux Disciples il fut donné de voir le Verbe et de le servir, de même il convenait qu’ils eussent la vision de l’ultime mystère concernant sa Mère, sa Dormition selon la chair ;

afin que de la terre vers le ciel ils n’aient pas vu seulement la montée du Sauveur, mais soient également les témoins du passage vers Dieu de la Mère qui l’enfanta ;

aussi, par divine puissance transportés de tous le cieux, ils atteignirent Sion pour escorter la Vierge surpassant les Chérubins, qui se hâtait dans sa marche vers le ciel ;

avec eux nous nous prosternons aussi devant celle qui intercède pour nos âmes.

Apostiches :

Venez, tous les peuples, chantons la Vierge pure et Toute de qui le Verbe du Père est issu ineffablement incarné ; disons-lui, élevant la voix :

Entre les femmes tu es bénie, heureux le sein qui a porté le Christ !

Toi qui as remis ton âme entre ses mains, intercède, Immaculée, pour que nos âmes soient sauvées.

Matines :

Mégalinaire

Nous te magnifions, ô toute immaculée, Mère du Christ notre Dieu, et nous célébrons ta glorieuse Dormition.

Ode 3

Garde sous ta protection, ô Mère de Dieu et source intarissable de la Vie, tous les chantres qui t’honorent de leurs hymnes ; en ta Dormition, accorde-leur la couronne des vainqueurs. Issue de la race des mortels, Vierge pure, tu as trouvé une fin correspondant à leur condition ; mais puisque tu as enfanté la Vie, tu as rejoint la vie divine personnifiée.

Kondakion

La Mère de Dieu,

qui jamais ne se lasse d’intercéder pour nous

et dont la protection ne pouvait cesser d’être notre espérance,

ne se laissa pas vaincre par la mort ni le tombeau,

puisqu’elle est la Mère de la Vie

et qu’elle est a rejoint la Source de la vie, celui qui demeura dans son sein virginal.

Ikos

Sauveur, entoure mon cœur pour que j’ose célébrer ce rempart du monde, ta Mère immaculée ; puissent mes paroles avoir la puissance d’une tour et mes pensées acquérir puissance et gravité ; de ceux qui les présentent avec foi tu exauces les demandes en tout temps ; donne-moi donc une langue, des expressions, des pensées dont je n’aie pas à rougir ; car tout don qui nous éclaire vient de toi, illuminateur de nos âmes, Seigneur qui demeuras dans le sein virginal.

A la liturgie :

Mégalinaire :

Lorsqu’ils virent la Dormition de la toute et immaculée, les Anges furent émerveillés, admirant que la Vierge pût monter de la terre jusqu’aux cieux.

La nature et ses lois par ton mystère sont dépassées, Vierge toute- : tu restes vierge en ton enfantement et ta mort est le prélude qui annonce la vie ; toujours vierge après l’enfantement et vivante encore après la mort, garde pour toujours sous ta protection ton héritage, ô Mère de Dieu.


Guillaume Denis, Le Spoutnik : Nouveau Synecdimos,

Diaconie Apostolique, Parme 1997 ; Paris 2001, p. 961-971