Jésus et le mariage (Torah créatrice, Verbe de vie)

Jésus et le mariage

Jésus propose à ses disciples de vivre la monogamie et la fidélité.

Jésus est effectivement écouté et suivi (il est Torah créatrice, Verbe de vie).

Le contexte historique où Jésus parle :

La pratique du mariage chez les Juifs pratiquants :

Il y a de longues fiançailles, qui doivent permettre, avant d'entrer dans la véritable alliance, une prise de recul dans cette période fascinante, "miroir", où "l'on se rêve".

Le mariage se fait en famille.

La femme est comme la Torah elle-même : lumière, médiation, chemin, entre l'homme et Dieu.

Lorsque la femme a un défaut qui obsède et qu'elle n'est plus un chemin vers Dieu alors on peut se séparer...

La répudiation existait, mais on entend aussi le prophète Malachie "Je hais la répudiation" (Ml 2,14).

Dans le judaïsme, il y a une certaine variété de comportements :

On connaissait surtout la polygamie. La monogamie existait dans certains courants pharisiens, en référence à Osée.

A Qumran on lisait le texte de la création "Homme et femme il le créa" tout en situant cette unité idéale dans le ciel. Le mariage dans son unité eschatologique était envisagé sur le modèle de l'unité de Dieu et de son peuple et la répudiation était l'image du peuple répudiant son Dieu par l'idolâtrie. Or l'idolâtrie se fait dans le cœur.

Ce que dit Jésus :

« Eh bien ! Moi je vous dis : Quiconque regarde une femme pour la désirera déjà commis, dans son cœur, l'adultère avec elle. »

(Mt 5, 28)

« Le Créateur dès l'origine les fit homme et femme,
ainsi l'homme quittera son père et sa mère
pour s'attacher à sa femme
et les deux ne feront qu'une seule chair.
Ainsi ils ne seront plus deux mais une seule chair.
Et bien, ce que Dieu a uni, l'homme ne doit point le séparer. »

(Mt 19, 5-6)

Dans ce dernier passage, Jésus s'appuie sur Genèse 1 pour dire que l’unité parfaite des époux n'est pas pour demain, au ciel, mais pour aujourd'hui, ici. Les temps eschatologiques sont là.

Jésus choisit le plus exigeant dans les théologies juives. Non seulement il le propose, mais il en fait aussi le don : ses disciples ont effectivement la grâce de le mettre en pratique.

Jésus : Dieu sauveur.

Une question se pose : quelle est cette relation privilégiée que Jésus vit avec le Dieu créateur pour nous dire que les temps sont arrivés et pour inviter les hommes à vivre selon le plan du Créateur à l'origine (Genèse 1, l'unité des époux) ou au ciel ?

Jésus change la pratique (la halakha, la « Ma'assé Torah de Moïse » communément admise par le peuple juif), et il est effectivement suivi.

Ceux qui suivent Jésus, qui ont foi en lui et se laissent recréer en lui, accèdent à la connaissance qui est propre à la foi (1) : ils comprennent de l'intérieur que Jésus est Dieu, créateur et sauveur, ou encore "Verbe de vie" (Jn 1,1-4).

C'est cependant sur la croix que Jésus accomplit le salut. Il est alors le Dieu fidèle, l'époux de sang, celui qui reconstruit la création par le pardon.


(1) « Il existe une révélation propre à la foi » (Jean Paul II, Fides et ratio §8).


F. Breynaert

Chapitre : Doctrine sociale de l'Eglise, la famille