La naissance de Jésus, premier-né de Marie (Lc 2, 7)

Lc 2, 7 : Jésus, premier-né

« Marie enfanta son fils premier-né » (Lc 2, 7)

Qu'est-ce que cela signifie ?

Le premier-né n'est pas nécessairement le premier d'une série continue. Le mot premier-né ne renvoie pas à une énumération qui se poursuit, mais indique une qualité théologique exprimée dans les recueils de lois d'Israël les plus anciens. Dans les prescriptions pour la Pâque se trouve la phrase :

« Le Seigneur parla à Moïse et lui dit : 'Consacre-moi tout premier-né, prémices du sein maternel, parmi les Israélites. Homme ou animal, il est à moi' » (Ex 13, 1-2).

« Tous les premiers-nés de l'homme, parmi tes fils, tu les rachèteras » (Ex 13, 13).

Ainsi la parole sur le premier-né est même déjà un renvoi anticipé au récit suivant sur la présentation de Jésus au Temple. De toute manière, par cette parole, on indique une appartenance particulière de Jésus à Dieu.

La théologie paulinienne [Cf. saint Paul] a développé ultérieurement la pensée au sujet de Jésus comme premier-né en deux étapes.

- Dans la Lettre aux Romains, Paul appelle Jésus « Le premier-né d'une multitude de frères » (Rm 8, 29) : depuis qu'il est ressuscité, il est maintenant de façon nouvelle « premier-né » et en même temps le premier d'une multitude de frères. [...]

- Dans la Lettre aux Colossiens, cette pensée est encore élargie : le Christ est appelé le « premier-né de toute créature » (Col 1, 15) et le « premier-né d'entre les morts» (1, 18). « Tout a été créé par lui et pour lui » (1, 16). « Il est le principe » (1, 18). Le concept de primogéniture acquiert une dimension cosmique.


Extraits de J. Ratzinger, Benoît XVI, L'enfance de Jésus, Flammarion, Paris 2012, p. 101-103