XV°-XVI°, peinture flamande et du Nord de l'Europe

Au XV° et XVI° siècle, on se tourne vers la création, l'homme, la nature. Plus que le Créateur, c'est l'homme qui occupe le centre de la pensée. Cette glorification de l'homme se manifeste d'abord en Italie, et tous, peintres, sculpteurs, architectes, font le voyage d'Italie, et participent au grand bouleversement qui ébranle l'Europe entière.

Il y eut entre l'art flamand et l'art italien de cette époque des échanges et une estime réciproque.

La peinture flamande* correspond à toute la zone géographique des anciens Pays Bas.

Elle se caractérise par les couleurs souvent vives, le dessin précis, et la joie de reproduire le réel jusque dans la perfection de ses détails.

Presque tous les primitifs flamands ont peint sur bois, utilisant généralement du chêne. Sur sa face, on étend à chaud une couche de gypse ou de craie mélangée à de la colle. Pourquoi ? A la fois pour égaliser le bois et pour éviter que la couleur ne soit absorbée par celui-ci. Ils peignent à l'œuf, ou avec certaines huiles, chacun a ses recettes. Le fond blanc confère aux œuvres une grande luminosité. Les peintres procèdent par fines couches successives afin d'obtenir la transparence que nous admirons.

En Espagne, Murillo fut aussi initié à cette technique.

Par ailleurs, toute la zone géographique du Nord de l'Europe s'est remplie de béguinages. Là, de pieuses femmes s'y regroupaient autour de l'église paroissiale, soignaient les enfants et les mourants, et leur ferveur stimula le culte eucharistique. Ces femmes sculptaient ou faisaient sculpter des Pietà, une scène qui les inspirait à la fois dans leur role de soignante et dans leur relation amoureuse au Christ.

Au sud de la France, Euguerrand Quarton peint un "couronnement de Marie" d'une très haute densité spirituelle. La Croix, Marie et l'Esprit Saint dessinent la voie lumineuse du salut, et Marie, créature divinisée dans l'amour, vit dans le cœur de Dieu. 


*Cf. Jeanne de la Ruwière, La peinture flamande, XV°, XVI° siècle, Bruxelles 1957, p. 10. 70. 78-79.

F. Breynaert