Le sanctuaire Notre-Dame des Blachernes (Constantinople), appelé aussi Sainte-Marie-Mère-de-Dieu, fut élevé au Ve siècle, à l'initiative de l'empereur Marcien (450-457) et de sa femme Pulchérie, sœur du précédent empereur, le célèbre Théodose II (413-450). Il fut consacré à la Blachernitissa, la Vierge des Blachernes. Un paracclésion (Haghia Soros) fut construit afin d'abriter la relique des vêtements funèbres de la Vierge Marie, apportée de Terre sainte au Ve siècle, ce dont témoigne saint Jean Damascène. Marie de Blacherne conserva les reliques du voile de Marie jusqu'au sac de la ville par les Croisés, en l'an 1204.
Saint Jean Damascène (675-749), dans sa "Deuxième homélie sur la Dormition de Marie", rapporte qu’au milieu du Ve siècle,
« les souverains [de Constantinople] demandèrent à l'archevêque [de Jérusalem] Juvénal de leur envoyer lui-même, dûment scellé, ce saint cercueil avec les vêtements funèbres de la glorieuse et toute Theotokos Marie, qui s'y trouvaient. L'ayant reçu, ils le déposèrent dans le sanctuaire élevé aux Blachernes en l'honneur de la Theotokos. »[1]
C'est ainsi que le sanctuaire Marie de Blacherne (Constantinople) conserva les reliques du manteau de Marie jusqu'au sac de la ville par les Croisés, en l'an 1204.
Le sanctuaire Notre-Dame de Blachernes conservait également l’icône de la Vierge Marie appelée Blachernitissa, la Vierge des Blachernes.
Au temps des invasions Avares, la relique du manteau de Marie fut rapidement mise à l’abri en 619, puis elle fut triomphalement rapportée, le 2 juin 620.
En l’an 626, les Avares revinrent plus nombreux, et le patriarche leur montra l’icône de la Blachernitissa (la Vierge dans la position de l’Orante, avec ou sans l’enfant), et la ville fut sauvée.
Les Russes attaquèrent Blacherne en 860, mais ils s’enfuirent devant la relique du manteau et demandèrent des missionnaires pour leur pays.
Au siècle suivant (X° siècle), à Blacherne, d'après le Synaxaire, la Vierge apparut à André, un Fol-en-Christ d'origine slave, et à son disciple Épiphane. De là vient la fête orthodoxe de la "Protection de la Mère de Dieu" célébrée le 1er octobre[2] . Durant un temps assez long, les deux voyants virent le voile briller au dessus de la foule, ce à quoi fait allusion la liturgie slave du 1er octobre (Pokrov). Ainsi, du début du XIe à la fin du XIIe siècles, il y eut une veillée nocturne la nuit du vendredi au samedi. On rapporte qu'alors le voile qui recouvrait l'icône se tenait miraculeusement en l'air sur les fidèles[3].
Marie de Blacherne conserva les reliques du voile de Marie et l’icône Blachernitissa jusqu'au sac de la ville par les Croisés, en l'an 1204.
Le site continue à attirer ses dévots, de toute confession (les musulmans reconnaissent la Vierge Marie comme la mère du prophète Jésus).
Les fêtes principales de Blacherne sont :
[1] Saint Jean Damascène, Extraits de la "Deuxième homélie sur la Dormition de Marie".
[2] Le 14, selon le calendrier julien utilisé par les Églises orthodoxes de rite slavon.
[3] Un parallèle fut établi entre le voile du temple qui se déchira au moment de la mort du Christ en croix et le Voile de la Vierge qui s’élevait lors de cette veillée du vendredi soir, jour de la commémoration de la Passion du Christ. On appelait ce phénomène le miracle de Blacherne.
-sur L'Assomption : du sanctuaire de Gethsémani à celui de Blacherne, dans l’Encyclopédie mariale
-sur les reliques vestimentaires de la Vierge Marie, dans l’Encyclopédie mariale
-sur le 2 juillet : mémoire des reliques de Blacherne, dans l’Encyclopédie mariale
-sur la fête du 15 février : Hypapante (rite byzantin), dans l’Encyclopédie mariale
-sur du Dimanche des Rameaux au Samedi Saint (rite byzantin), dans l’Encyclopédie mariale
-sur la fête du 15 août : La Dormition (rite byzantin), dans l’Encyclopédie mariale
L'équipe de MDN.