Hede et le poète V. V. Heidenstam (1859-1940)

Hede et le poète V. V. Heidenstam (1859-1940)

En Suède, une statue de la Vierge de l'église de Hede, dans les alentours du château de Verner Von Heidenstam (1859-1940) rappelle à ce dernier un passé glorieux de bonté, brisé par l'ingratitude la plus froide. Le poète donne âme et vie à la statue:

« Les cierges! Huit cent nuits de Noël, je les ai vus allumés.

Fils chéri, écoute mon récit: mes pieds, des rois les ont embrassés.

Mais maintenant je suis abandonnée. La poussière me recouvre. Ne me demande pas ce qui t'est cher: l'or ou la réputation:

Va-t-en renégat! Seulement celui qui a la foi obtient des miracles. »

Pendant ces dures paroles, une lumière apparaît sur le mur et le poète confus et ému tombe en prière:

« Accorde-moi plutôt quelque chose de ce cœur d'or.

Donne-moi plutôt quelques gouttes de cette humilité, une gorgée de tendresse et de bonté.

Oubliée et sans nom, l'humilité t'a ornée et placée, avec des voiles et des couronnes, élevée et triomphante, sur un trône comme une reine.

Enseigne-moi à aimer et à chanter tout ce monde immense et lumineux, peuplé par le bruissement des ailes, des champs, des montagnes et de tout ce qu'il y a de noble et de sage chez les hommes.

Il est un "homme de foi" celui pour qui tout est saint. »

Verner Von Heidenstam (1859-1940)


Attilio GALLI, Madre della Chiesa dei Cinque continenti, Ed. Segno, Udine, 1997, p. 315- 347