Saint Athanase (par Benoît XVI)

Saint Athanase (par Benoît XVI)

Probablement né à Alexandrie vers l'an 300, Athanase reçut une bonne éducation avant de devenir diacre et secrétaire de l'évêque de la métropole égyptienne, Alexandre. Proche collaborateur de son évêque, le jeune ecclésiastique prit part avec lui au Concile de Nicée, en l'an 325.

En 325, le concile de Nicée

Les Pères nicéens purent ainsi affronter diverses questions et principalement le grave problème né quelques années auparavant à la suite de la prédication du prêtre alexandrin Arius. Celui-ci, avec sa théorie, menaçait l'authentique foi dans le Christ, en déclarant que le Logos n'était pas le vrai Dieu, mais un Dieu créé, un être "intermédiaire" entre Dieu et l'homme, ce qui rendait ainsi le vrai Dieu toujours inaccessible pour nous.

Les évêques réunis à Nicée répondirent en mettant au point et en fixant le "Symbole de la foi". Dans ce texte fondamental - qui exprime la foi de l'Eglise indivise, et que nous répétons aujourd'hui encore, chaque dimanche, dans la célébration eucharistique - figure le terme grec homooúsios, en latin consubstantialis : celui-ci veut indiquer que le Fils, le Logos est "de la même substance" que le Père, il est Dieu de Dieu, il est sa substance, et ainsi est mise en lumière la pleine divinité du Fils, qui était en revanche niée par le ariens.

En 328, Athanase devient évêque d'Alexandrie

A la mort de l'Evêque Alexandre, Athanase devint, en 328, son successeur comme évêque d'Alexandrie.

Malgré l'issue sans équivoque du Concile, qui avait clairement affirmé que le Fils est de la même substance que le Père, peu après, ces idées fausses prévalurent à nouveau - dans ce contexte, Arius lui-même fut réhabilité -, et elles furent soutenues pour des raisons politiques par l'empereur Constantin lui-même et ensuite par son fils Constance II. Celui-ci, par ailleurs, qui ne se souciait pas tant de la vérité théologique que de l'unité de l'empire et de ses problèmes politiques, voulait politiser la foi, la rendant plus accessible - à son avis - à tous ses sujets dans l'empire.

A cause de la crise arienne qui continue, Athanase part en exil

La crise arienne, que l'on croyait résolue à Nicée, continua ainsi pendant des décennies, avec des événements difficiles et des divisions douloureuses dans l'Eglise. Athanase fut obligé d'abandonner sa ville, passant dix années en exil et souffrant pour la foi. Saint Antoine, avec sa force spirituelle, était la personne qui soutenait le plus la foi de saint Athanase. Réinstallé définitivement dans son Siège, l'évêque d'Alexandrie put se consacrer à la pacification religieuse et à la réorganisation des communautés chrétiennes. Il mourut le 2 mai 373, jour où nous célébrons sa mémoire liturgique.

Ses écrits

L'œuvre doctrinale la plus célèbre du saint évêque alexandrin est le traité Sur l'incarnation du Verbe.


Saint Athanase a aussi écrit une œuvre qui constitue le best seller de la littérature chrétienne antique: La Vie d'Antoine, c'est-à-dire la biographie de saint Antoine abbé, écrite peu après la mort de ce saint, précisément alors que l'Evêque d'Alexandrie, exilé, vivait avec les moines dans le désert égyptien.

« Et même si ceux-ci agissent dans le secret et veulent rester cachés, le Seigneur les montre à tous comme un phare, pour que ceux qui entendent parler d'eux sachent qu'il est possible de suivre les commandements et prennent courage pour parcourir le chemin de la vertu. »

(Vie d'Antoine 93, 5-6)


Benoît XVI,

Extraits de l'audience générale du mercredi 20 juin 2007