St Pierre Chrysologue, Docteur de l'Église (406-450)


 

Saint Pierre Chrysologue  fut archevêque de Ravenne au Ve siècle. Sa vie nous est mal connue. Elle nous a été rapportée par l'historien de Ravenne, Agnellus, au IXès, et les témoignages anciens relatifs à ce personnage sont rares et imprécis. Cependant, ses nombreux sermons furent d’une telle éloquence que le surnom de Chrysologue (celui dont la parole est d’or) lui a été attribué. Il fut déclaré Docteur de l'Église par le pape Benoît XIII en 1729. On le fête le 30 juillet.

 

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Pierre qui, à cause de l'or de son éloquence, reçut le surnom de Chrysologue, naquit à Forum Cornelii dans l'Émilie, d'une honorable famille. Dès son jeune âge, il assista Cornélius le Romain, alors évêque de cette même ville, qui, à bon droit, le nomma diacre.

Archevêque de Ravenne, selon les vœux du ciel

En Italie, Ravenne était la résidence des empereurs d'Occident. L'évêque Ursus étant mort, le saint Pape Sixte III choisit Pierre, qui était alors diacre à Imola, pour lui succéder. Nommé malgré lui archevêque de Ravenne, par, il fut accueilli par les Ravennais avec un très grand respect. On raconte que ce choix  fut guidé par l'apôtre saint Pierre lui-même et saint Apollinaire, premier évêque de Ravenne. Éminent dans sa charge pastorale et voulant, dans un discours, réprimer les jeux habituels de personnages masqués, Pierre tint ce propos remarquable :

« Qui aura voulu s'amuser avec le diable ne pourra se réjouir avec le Christ. »

Un orateur aux formules puissantes

Il nous reste de lui de nombreux sermons, dont l'une des qualités, et sans doute la meilleure quand ils sont riches de spiritualité, est la brièveté. Saint Germain l'Auxerrois se rendit à Ravenne en 418 pour plaider devant l'empereur la cause de l'Armorique opprimée par son gouverneur. Il fut reçu par l'impératrice Galla Placidia et par l'évêque Pierre. C'est là qu'il mourut assisté par Pierre durant ses derniers instants.

Quant à Pierre, averti par Dieu de la fin de sa vie, il se retira dans sa patrie, et, étant entré dans l'église de Saint-Cassien, après avoir offert des dons précieux, il pria humblement Dieu et ce même protecteur de recevoir son âme avec bonté. Il quitta cette vie, le trois des Nones de Décembre, la dix-huitième année de son épiscopat. Son saint corps a été enseveli avec honneur près de celui de saint Cassien.

Quelques unes de ses formules sont demeurées fameuses :

"Le Christ est le pain semé dans le sein de la Vierge Marie, levé dans la chair, formé dans sa Passion, cuit ans le four du tombeau, conservé dans les églises et distribué chaque jour aux fidèles comme une nourriture céleste placée sur les autels",

disait-il, avec un art consommé de la métaphore.

À propos de l'intercession de Marie

À propos de la puissance d'intercession de Marie, il assure avec audace  que

"Cette Vierge unique, ayant logé le Seigneur dans son chaste sein, en exige, pour prix de l'hospitalité qu'elle lui a donnée, la paix du monde, le salut de ceux qui étaient perdus, et la vie de ceux qui étaient morts" .[1]

À propos du saint Nom de Marie

Dans un Sermon sur l’Annonciation (Huitième leçon), Saint Pierre Chrysologue commente ainsi  le fait que l’ange Gabriel nomme la Sainte Vierge par son Nom : 

« De peur qu’en Marie le limon friable de notre corps ne s’affaissât sous le poids énorme du céleste édifice ; de peur que cette branche délicate qui devait porter le fruit de tout le genre humain ne se rompit, l’Ange a bientôt pris les devants et dit à la Vierge : « Ne craignez pas, Marie. » Avant d’énoncer le motif de sa mission, il lui fait entendre par ce nom, quelle est sa dignité. Car le mot hébreu de Marie, en latin Domina, signifie souveraine. L’Ange l’appelle souveraine, pour lui ôter la crainte qui appartient à la servitude, destinée qu’elle est à devenir la Mère du Dominateur, celui qu’elle doit enfanter ayant obtenu, par son autorité même, qu’elle naquît et fût appelée souveraine. « Ne craignez pas, Marie, car vous avez trouvé grâce. » C’est vrai : celui qui a trouvé grâce ne saurait craindre. Or, vous avez trouvé grâce. »

-Source :

G. Bardy, article du Dictionnaire de Théologique Catholique

 

[1] cf les Gloires de Marie, selon saint Bernard de Clairvaux.

 

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Pour en savoir plus

 

-sur Ravenne, dans l’Encyclopédie mariale

-sur le Saint Nom de Marie, dans l’Encyclopédie mariale

-sur les grands témoins marials du IVè au VIès, dans l’Encyclopédie mariale

 

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