Saint Léon le Grand contre Eutychès

Saint Léon le Grand contre Eutychès

Eutychès n'a pas reconnu l'humanité du Fils unique de Dieu, il confesse qu'il y avait deux natures en notre Seigneur Jésus Christ avant son Incarnation, mais qu'il n'en restait qu'une seule après. C'est une impiété aussi grande de dire qu'il y avait avant l'incarnation deux natures distinctes dans le Verbe, Fils unique de Dieu, que d'affirmer qu'il n'en avait qu'une seule après qu'il se fut fait chair. Il ne reconnaît pas non plus l'humilité de la mort, ni à la Gloire de la résurrection.

Saint Léon le Grand, pape, écrit à Flavien, archevêque de Constantinople, contre l'hérésie d'Eutychès, en l'an 456.

Il explique que selon l'évangile, le Fils de Dieu descend du ciel avec toute la Gloire de son Père, et Il naît par un nouvel ordre de choses, par une nouvelle manière de naître.

Par un nouvel ordre de choses ; car invisible dans sa Divinité, Il devient visible dans notre nature ; infini, Il veut être fini ; plus ancien que les temps, il se soumet au temps ; Dieu impassible, il daigne devenir un homme sujet à la souffrance ; Dieu immortel, il se soumet aux lois de la mort.

Il vient au monde par une nouvelle manière de naître, car c'est une vierge pure, non souillée par la concupiscence, qui donne le jour à son Corps.

Sa Divinité n'est point altérée par son Oeuvre de miséricorde, et elle laisse son humanité intacte. Chaque nature agit avec la participation de l'autre ; mais le Verbe opère comme le Verbe, et la chair comme la chair. L'une brille par des miracles, l'autre succombe sous les injures. Le Verbe partage toujours la Gloire de Dieu son Père, et la chair les faiblesses de notre nature. Jésus, comme on doit le répéter, est seul à la fois le vrai Fils de Dieu et le vrai Fils de l'homme. Il est inférieur à son Père comme homme, et comme Dieu Il est son égal.


Françoise Breynaert