Ste Thérèse de Lisieux (1873-1897),

        Docteur de l’Église

Marie de Nazareth

 

Thérèse de Lisieux en 1894. Photographie prise par Céline. Céline Martin, CC0, via Wikimedia Commons.

 

Toutes sortes de personnes dans le monde entier sont attirées par « la Petite Thérèse ». Elles éprouvent, mystérieusement, la proximité de son amour pour Dieu et pour tout homme. Sa compassion, son réalisme humain et spirituel, sa manière de répondre aux prières sont des éléments auxquels personne n'est insensible. Thérèse Martin (1873-1897) , que l'on nomme communément sainte Thérèse de Lisieux, semble avoir été donnée à la France pour répondre d’avance aux grandes synthèses de l’orgueil intellectuel du XXème siècle. Au siècle de l’interstellaire et des miracles de l’informatique, celle qu’on nomme « la petite Thérèse » nous enseigne, de la part de Dieu,  la sainteté dans les petites choses : elle est ainsi la sainte de la « petite voie ». Il existe un contraste saisissant entre la vie de cette petite carmélite, morte à 24 ans dans  le carmel de Lisieux, et l’ouragan de gloire qu’a suscité la notoriété de ses écrits : l’Histoire d’une âme, 54 poésies, des Récréations pieuses, des lettres… Qualifiée par le pape Pie X comme  « la plus grande sainte des temps modernes », Thérèse  est canonisée 27 ans après sa mort par le pape Pie XI. Sainte Thérèse de Lisieux (dont le nom en religion est Thérèse de l’Enfant-Jésus de la Sainte-Face) a été proclamée Patronne des missions et Patronne secondaire de la France avec sainte Jeanne d’Arc le 3 mai 1944, par le pape Pie XII. 53 ans plus tard, en 1997, sainte Thérèse de Lisieux  sera proclamée par le pape Jean-Paul II Docteur de l’Église, au titre de « Docteur de l’amour ». Bien plus, à l’occasion du 150ème anniversaire de sa naissance en 2023, sainte Thérèse de Lisieux a été présentée par la France à l’UNESCO comme femme de culture, d’éducation et de paix, et, le 15 octobre 2023, le pape François a publié  une exhortation apostolique consacrée à sainte Thérèse de Lisieux, intitulée «C’est la confiance». Sainte Thérèse de Lisieux est fêtée le 1er octobre.

Une vie brève

Photographie de Thérèse enfant.

Thérèse Martin est née le 2 janvier 1873 à Alençon, de Louis et Zélie Martin, époux d’une grande piété. Thérèse est la petite dernière, d’une famille de neuf enfants, dont quatre sont morts en bas âge. Il lui reste quatre grandes sœurs : Marie, Pauline, Léonie et Céline, qui, toutes, deviendront religieuses (Marie, Pauline et Céline au Carmel, et Léonie à la Visitation).

Le 28 août 1877, à l’âge de quatre ans et demi, Thérèse perd sa maman d’un cancer du sein. Thérèse, profondément atteinte, choisit alors sa grande sœur Pauline comme « Petite Mère ».

En novembre 1877, Louis Martin et ses cinq filles s’installent à Lisieux, dans la maison des Buissonnets, et se rapprochent ainsi d’Isidore Guérin, le frère de Zélie.

Grâces de l’enfance de Thérèse            

Détail de l’un des reliquaires de sainte Thérèse : la guérison de Thérèse par le sourire de la Vierge

Lorsqu’en 1882, sa « petite Mère », Pauline, entre au carmel, Thérèse tombe gravement malade. Sa famille prie Notre-Dame des Victoires, et le 13 mai 1883, jour de la Pentecôte, alors que ses sœurs prient la Vierge Marie, Celle-ci lui sourit. Thérèse est instantanément et définitivement guérie et recevra confirmation de cette grâce par la Vierge Marie elle-même, en l’église  Notre-Dame-des-Victoires de Paris , quatre ans plus tard, en 1887.

 

Thérèse en première communiante

 

Le 8 mai 1884, Thérèse fait sa  Première communion et se consacre à la Vierge Marie.

Deux ans plus tard, à Noël 1886, Thérèse reçoit une grâce de conversion, qui la fait sortir de l’enfance.

« Jésus me revêtit de ses armes et, depuis cette nuit je ne fus vaincue en aucun combat, mais au contraire je marchais de victoire en victoire et commençais pour ainsi dire une course de géant.[1] »

L’entrée au carmel

Photographie de Thérèse novice (1889)

 

Le 9 avril 1888, jour de l’Annonciation, Thérèse entre au carmel. Elle prononce ses vœux définitifs le 8 septembre 1890, en la fête de la Nativité de Marie, à l’âge de 17 ans et demi, et prend le nom de Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus de la Sainte-Face.

Les écrits de Thérèse

Couverture de l’Histoire d’une âme de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, 1940. Bureau central de Lisieux (Calvados), Domaine public, via Wikimedia Commons.

En 1893, Thérèse écrit sa première poésie, puis en 1894, ses premières récréations pieuses[2]. En décembre 1894, au cours d’une récréation, la Prieure, Mère Agnès de Jésus, ordonne à Thérèse d’écrire ses souvenirs d’enfance. Durant toute l’année 1895, Thérèse écrit donc ce qui deviendra le Manuscrit A, première partie de l’Histoire d’une âme. Elle le remettra à Mère Agnès pour sa fête le 20 janvier 1896.
Elle écrit ensuite le Manuscrit B à la demande de Sœur Marie du Sacré-Cœur en septembre 1896.
Quelques mois plus tard, en juin 1897, sur la suggestion de Mère Agnès, Mère Marie de Gonzague demande à Thérèse de noter ses souvenirs de carmélite, qui deviendront le Manuscrit C.

La dernière poésie (P.54) de sainte Thérèse de Lisieux, qui date de mai 1897, sera consacrée à la Vierge Marie.

La maladie, l’épreuve de la foi, la souffrance et la mort

Thérèse sur son lit de mort, à 24 ans.

 

Dans la nuit du Jeudi au Vendredi Saint 1896, Thérèse crache du sang, ce qu’elle perçoit « comme un doux et lointain murmure qui m’annonçait l’arrivée de l’Époux » (Ms C, 5r°). Ce sont les premiers signes de la tuberculose qui l’emportera un peu plus d’un an plus tard, le 30 septembre 1897, à l'âge de 24 ans.
Quelques jours après, elle est plongée dans de terribles ténèbres spirituelles. Elle écrit ainsi :

« Il permit que mon âme fût envahie par les plus épaisses ténèbres et que la pensée du Ciel si douce pour moi ne soit plus qu’un sujet de combat et de tourment… Cette épreuve ne devait pas durer quelques jours, quelques semaines, elle devait ne s’éteindre qu’à l’heure marquée par le Bon Dieu et… cette heure n’est pas encore venue…[3] »

Thérèse va s’offrir en la fête de la Trinité, le 9 juin 1895.  Elle  compose une prière intitulée : Offrande de moi-même, comme victime d’holocauste à l’amour miséricordieux du Bon Dieu. Elle explique dans le manuscrit A toutes les grâces qui ont découlé de cette acte d'offrande.

Ce don total de soi-même à l’amour de Jésus s’inscrit dans la tradition de l’école française de spiritualité, tel que le cardinal P. de Bérulle et st Louis-Marie Grignion de Montfort l’ont pratiqué.

Thérèse affirme d’autre part que la foi consiste servir Dieu dans la nuit de l’épreuve. Dans le manuscrit A de l’Histoire d’une âme, elle l’évoque de façon poétique :

« Il est si doux de servir le bon Dieu dans la nuit de l’épreuve, nous n’avons que cette vie pour vivre de foi !

Si de sombres nuages viennent à cacher l’Astre d’Amour, le petit oiseau ne change pas de place, il sait que par-delà les nuages son Soleil brille toujours[i9] , que son éclat ne saurait s’éclipser un seul instant. »

 

Thérèse parle également de la fécondité de la souffrance : méditant l'évangile de Jean (Jn 12, 24), elle écrit dans le Ms A, 81 r°:

« Je vois que la souffrance seule peut enfanter les âmes et plus que jamais ces sublimes paroles de Jésus me dévoilent leur profondeur : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé étant tombé à terre ne vient à mourir, il demeure seul, mais s'il meurt il rapporte beaucoup de fruit. » Quelle abondante moisson n'avez-vous pas récoltée !... Vous avez semé dans les larmes, mais bientôt vous verrez le fruit de vos travaux, vous reviendrez remplie de joie portant des gerbes en vos mains... » 

Thérèse met ainsi en lumière la coopération à la rédemption.

Thérèse de Lisieux mourra le 30 septembre 1897, à l’âge de 24 ans.

La place de la Vierge Marie dans la vie de Thérèse

La famille Martin a une dévotion particulière à Notre-Dame des Victoires, dont Thérèse va bénéficier. L’existence courageuse, depuis sa petite enfance orpheline, jusqu'à sa mort douloureuse, est vécue par Thérèse sous "le manteau virginal de Marie", avec l'humble simplicité de "l'enfant Jésus", et dans la contemplation de la " face" de Jésus crucifié, les deux étant intimement et indissociablement liés, comme en témoigne le nom que Thérèse a pris en religion : Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus de la Sainte-Face.

Le saint pape Jean-Paul II, qui a proclamé précisément Thérèse de Lisieux docteur de l’Église en 1997 et a consacré une encyclique sur Marie Mère du Rédempteur , a d’ailleurs affirmé que la théologie mariale de Thérèse annonçait celle du concile Vatican II.

 

La voie spirituelle de Thérèse : une « petite voie mariale »

Sa voie spirituelle, qu'elle décrit dans son journal (publié sous le titre : Histoire d'une âme) est marquée par la confiance et l'amour. Thérèse écrit que le principal privilège de Marie dans l'Évangile est celui de  la petitesse et la pauvreté comme lieu du plus grand amour. La voie que Thérèse  indique est l'unique voie, la voie de l'amour et de la foi confiante. Cette "petite voie" contient la vraie sainteté  et bannit toute crainte. Dans le manuscrit B de l’Histoire d'une âme,  elle explique qu’il faut s’abandonner sans crainte dans les bras de son père.

 Surnommée par Mgr A.M. de Monléon  « l’Apôtre de la miséricorde », Thérèse de Lisieux  a une telle confiance en l’amour miséricordieux de Dieu qu’elle affirme :

« Moi, si j'avais commis tous les crimes possibles, je garderais toujours la même confiance ; je sens que toute cette multitude d'offenses serait comme une goutte d'eau jetée dans un brasier ardent ».

 

Virginité mariale et théologie mariale de Thérèse de Lisieux

Thérèse vit « sous le manteau de la Vierge", la douce "reine du carmel", elle se revêt de son habit virginal, et la choisit comme guide. Avec Marie et comme Marie, Thérèse de Lisieux  a vécu sa vocation de carmélite comme vierge... épouse et mère.

Comme femme consacrée dans la virginité, Thérèse vit profondément avec Marie et dans l'Église, dans ce "Cœur brûlant d'Amour" qui est inséparablement celui de Marie et de l'Église[4], cœur d'Épouse donné à Jésus seul et cœur de Mère donné à Jésus et ouvert à tous les hommes créés et sauvés par Lui. C’est ainsi qu’elle s’offrira pour les criminels et pour les prêtres.

Cette petite voie est une voie mariale : elle est à la fois, dans le sillage de la Vierge Marie, une maternité spirituelle épousant la petitesse de Jésus et imitant la foi de la Vierge Marie. Le privilège de Marie peut ainsi s’appréhender dans sa petitesse et son amour.

Cette grâce de maternité spirituelle lui a été donnée dès l’âge de 14 ans, sous la forme d’une grâce eucharistique, qui a révélé en elle un amour d'épouse pour le Christ et un  amour de mère pour les pécheurs. Le criminel « Pranzini » devient ainsi, selon ce que lui a révélé Jésus, son « premier enfant », et cette tendresse mariale s’exerce également comme fraternité spirituelle, avec les prêtres. Bien plus, Thérèse souhaite que cette tendresse mariale soit un modèle pour les prêtres. C’est ainsi que dans la lettre 101 à Céline, elle écrit :

"Il faut que cette année nous fassions beaucoup de prêtres qui sachent aimer Jésus!... qu'ils le touchent avec la même délicatesse avec laquelle Marie le touchait dans son berceau".

 

Thérèse a résumé toute sa théologie mariale, centrée à la fois sur l’amour de Marie et l’amour que Thérèse  éprouve pour Marie, dans son dernier poème (PN 54), intitulé Pourquoi je t’aime ô Marie! Dans la lettre 92, adressée à Marie Guérin, le 30 mai 1889, elle écrit :

« Ne crains pas d'aimer trop la Vierge, jamais tu ne l'aimeras assez, et Jésus sera bien content puisque la Vierge est sa Mère. »

Thérèse a accueilli la dévotion mariale comme un besoin du cœur, comme un devoir et un droit filial, mais également comme une vraie jouissance. Cette conscience mariale permet de devenir, par Marie, la Femme nouvelle

Dans ses Derniers Entretiens, quelques jours avant sa mort, le 21 août 1897, elle affirme que la Vierge Marie est plus Mère que Reine: elle écrit :

« On sait bien que la Vierge est la Reine du ciel et de la terre.

Mais elle est plus Mère que Reine et il ne faut pas dire, à cause de ses prérogativesqu'elle éclipse la gloire de tous les saints, comme le soleil à son lever fait disparaître les étoiles. Mon Dieu, que cela est étrange ! Une Mère qui fait disparaître la gloire de ses enfants !

Moi je pense tout le contraire : je crois qu'elle augmentera beaucoup la splendeur des élus. »

 

La fécondité spirituelle de Thérèse est ainsi liée à son attachement à la Vierge Marie.  Cette immense tendresse, vécue dans la confiance et d’abandon, fait qu’elle envisage sa mort comme le « doux baiser divin » reçu de sa Mère chérie.

 

La dévotion de Thérèse de Lisieux envers st Joseph

Statue de st Joseph. Carmel de Lisieux.

Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus de la Sainte-Face explique, dans son autobiographie intitulée Histoire d'une âme (Ms A 57 v°), sa dévotion envers st Joseph, à l'occasion de sa relation du voyage qu'elle entreprit pour aller à Rome. La dévotion à st Joseph s’inscrit également dans la spiritualité carmélitaine, et Thérèse a composé une prière à st Joseph.

Thérèse, Docteur de l’Amour

Après sept années au Carmel, Thérèse voit clairement sa vocation : « L’amour renfermait toutes les vocations (…). En un mot, il est éternel ». Elle exulte alors :

« Ma vocation, enfin je l’ai trouvée, c’est d’aimer ».

Thérèse aime dire : 

"Dans le cœur de l'Église, ma mère, je serai l'amour".

Au milieu de son agonie, elle ajoute:

« Je sens que ma mission va commencer ma mission de faire aimer le bon Dieu comme je l’aime […] de donner ma petite voie aux âmes. Je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la terre ».

Thérèse de Lisieux  traduit cette pensée, dans le langage poétique qui est le sien, et qui utilise toute une symbolique florale, par ces mots célèbres, qu’elle prononce le 9 juin 1897 :

« Je ferai tomber une pluie de roses ».

C’est la raison pour laquelle on la représente généralement avec des roses tenant d’une main un crucifix contre sa poitrine, recouvert d’un bouquet de roses qu’elle effeuille de son autre main, la rose effeuillée étant pour elle le symbole du sacrifice.

 

Docteur de l'amour, Thérèse de Lisieux compare souvent son cœur à une lyre dont Jésus fait vibrer les cordes. Au long du témoignage de ses manuscrits, nous comprenons qu'il y a quatre cordes à l'amour : Amour sponsal (Dieu comme époux), amour filial, amour fraternel, amour maternel. Aimer avec les « quatre cordes » du coeur, c'est « aimer de tout son cœur ».

Elle commente dans le manuscrit C de l’Histoire d’une âme cette parole du Christ (Jn 13, 34):

« Je vous donne un commandement nouveau: vous aimer les uns les autres; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »

L’objectivité et la subjectivité sont les deux versants de l’amour chez Thérèse de l’Enfant Jésus. Si l’amour de Dieu, dans son objectivité, est exprimé sous forme de prière, Thérèse valorise également la subjectivité de l’amour, qui est liée à l’incarnation du Christ pour nous. Cette façon de valoriser la subjectivité, l’appropriation de cet amour, est l’un des aspects les plus beaux et les plus modernes de la théologie de Thérèse.

Dans ce creuset de l’amour, Thérèse affirme « l’amoureuse audace » de ceux qui, à la suite de st Pierre, se reconnaissent pécheurs.

L’amour est ainsi appréhendé comme totalité et infini, grâce reçue et vécue comme un véritable amour en actes.

Thérèse de Lisieux et la vérité comme mission

Comme l’a écrit le théologien et philosophe Hans Urs von Balthasar (1905-1988), la mission de Thérèse coïncide totalement avec un engagement dans et pour la vérité.

La spiritualité eucharistique de sainte Thérèse de Lisieux

Image réalisée par Thérèse de L.

 

 

La spiritualité eucharistique de sainte Thérèse de Lisieux  est faite de pur amour et de médiation mariale.

Dans le Ms A, VIII, 79v° et 80r°, elle écrit :

«  Je me figure mon âme comme un terrain libre et je prie la Ste Vierge d'ôter les décombres qui pourraient l'empêcher d'être libre, ensuite je la supplie de dresser elle-même une vaste tente digne du Ciel, de l'orner de ses propres parures et puis j'invite tous les Saints et les Anges à venir faire un magnifique concert. Il me semble lorsque Jésus descend dans mon cœur qu'Il est content de se trouver si bien reçu et moi je suis contente aussi... »

L’ouragan de gloire

Façade de la basilique sainte Thérèse de Lisieux, bâtie entre 1929 et 1954. M.Strīķis, CC BY-SA 3.0 , via Wikimedia Commons.

Après la mort de Thérèse, Histoire d’une âme se diffuse très rapidement. Des foules de pèlerins viennent prier sur sa tombe et plusieurs miracles la rendront célèbre, dont  celui de la petite Édith (future Édith Piaf) qui recouvrera la vue. Le carmel reçoit chaque jour des centaines de lettres attestant de grâces reçues par l’intercession de Thérèse : guérisons, conversions, apparitions de Thérèse. La dévotion à Thérèse s’amplifiera particulièrement pendant la première guerre mondiale (1914-1918) car de nombreux soldats, français et allemands et leurs familles, se confient à elles et reçoivent de nombreuses grâces. Ils seront très nombreux à écrire au Pape pour demander sa béatification.

Pie XI proclame Thérèse de l’Enfant Jésus bienheureuse le 29 Avril 1923
et sa canonisation est rendue officielle le 17 mai 1925.

 

 

 Sainte Thérèse patronne des missions

Le 14 décembre 1927, Pie XI déclare sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus Patronne des Missions, en ces termes :

« Patronne, à titre spécial, de tous les Missionnaires, hommes ou femmes, et aussi des Missions existant dans tout l’univers. Elle devient ainsi leur Patronne principale, à l’égal de Saint François-Xavier, avec tous les droits et privilèges que comporte ce titre ».

Des milliers d’églises lui sont bientôt consacrées, et la basilique de Lisieux, de style néo-byzantin, inspirée de celle du Sacré-Cœur de Montmartre, et l’une des plus grandes églises du XXès,  est  consacrée dès 1954. Aujourd'hui, l'édifice accueille plus de 600.000 visiteurs par an. Les grâces de conversions, de guérisons ou autres se multiplient.

Icône de ste Thérèse de l’Enfant-Jésus de la Sainte-Face Docteur de l’Église.

Sainte Thérèse  est proclamée et Docteur de l'Église[5] par le pape Jean-Paul II, le 19 octobre 1997, l’année du centenaire de la mort de Thérèse et des JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) à Paris, placés sous sa protection.

Dans la Lettre apostolique du 19 octobre 1997, intitulée « Pour la proclamation de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face Docteur de l'Église universelle »,  il écrit :

« Pendant sa vie, Thérèse a découvert "de nouvelles lumières, des sens cachés et mystérieux" (Ms. A, 83 v·) et elle a reçu du divin Maître la "science d'Amour" qu'elle a montrée dans ses écrits avec une réelle originalité (cf. Ms. B, 1 r·). Cette science est l'expression lumineuse de sa connaissance du mystère du Royaume et de son expérience personnelle de la grâce. Elle peut être considérée comme un charisme particulier de la sagesse évangélique que Thérèse, comme d'autres saints et maîtres de la foi, a puisée dans la prière (cf. Ms. C, 36 r·). »

Le pape Jean-Paul II se rendra  en pèlerinage à Lisieux le 2 juin 1980, et la basilique de Lisieux conserve une relique de saint Jean-Paul II.

À l’occasion du 150ème anniversaire de sa naissance, et du centenaire de sa béatification, en 2023, Thérèse de Lisieux a été célébrée par l’Unesco comme femme de culture, d’éducation et de paix.

Le 15 octobre 2023, le pape François publie une exhortation apostolique consacrée à sainte Thérèse de Lisieux, intitulée «C’est la confiance».

 

En 2025 on célèbre le 100ème anniversaire de la canonisation de Thérèse.

 

 

 


[1] Ms A, 44v°

[2] Les récréations pieuses sont de petites pièces de théâtre jouées les jours de grandes fêtes par quelques sœurs pour le reste de la communauté

[3] Ms C, 5v°

[4] Ms B, 3v et PN 54/18

[5] Lettre apostolique Pour la proclamation de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face Docteur de l'Église universelle