Scex (dans le Valais) : Notre-Dame du Scex

Scex (dans le Valais) : Notre-Dame du Scex

Scex, c'est l'histoire d'un enfant qui devient moine, puis ermite, puis missionnaire. C'est aussi une chapelle où la mère du Sauveur nous attend.

Amatus, Amé ou Aimé avait été confié aux moines de l'abbaye royale pour y étudier. Ses études achevées, il se fit moine, lui aussi, pour grandir aux yeux de Dieu. Trente ans, il avait édifié ses confrères par son recueillement, son humilité, sa parfaite obéissance et sa fraternelle charité, quand, un beau matin, sa place resta vide au choeur ; dans le cloître on le chercha, il resta introuvable.

Et ce n'est qu'au bout de trois jours d'anxiété qu'on finit par découvrir là-haut, au flanc du rocher qui surmonte l'abbaye, le nouvel anachorète. Une voix avait retenti au fond de son âme : « Viens, viens, lui avait dit le Divin Maître, viens dans la solitude ; là, je parlerai à ton coeur, avec plus d'intimité que jamais. »

Des démarches sont faites pour qu’il rentre au monastère. Il fut toutefois convenu que tous les trois jours, un de ses anciens confrères de l'abbaye viendrait lui apporter du pain d'orge et un peu d'eau.

Plus tard, à la prière de l'anachorète, l'eau jaillit du rocher ; il se mit aussi à défricher un petit terrain et l'orge qu'il y sema suffit à son entretien. Le jeûne, les veilles, la prière, l'Eucharistie et la Vierge, c'est de cela que son âme vivait.

Le démon, qui a osé tenter Jésus dans le désert, ne devait pas manquer de harceler son serviteur. Un jour, dit la légende, ce perfide ennemi imagina d'écraser le pauvre abri du cénobite en faisant dévaler des blocs de rocher. Frère Amé ne s'épouvanta pas. Il fit le signe de la croix et interpellant la roche qui descendait : « Au nom de Jésus-Christ, je te l'ordonne, arrête-toi. » Les blocs s'arrêtèrent, l'ermite et sa cellule furent épargnés.

Un jour, saint Eustaise emmena avec lui le pieux solitaire qui dut sûrement faire un grand sacrifice en quittant son pieux ermitage, sa chapelle tant aimée, la vue de sa chère Abbaye, et celle du Champ des martyrs. Une double mission l'attendait. Et d'abord, celle d'évangéliser l'Austrasie, qui manquait de prédicateurs. Celle de construire un monastère pour les moniales.

Il mourut, comme meurent les saints, dans les sentiments de la plus profonde humilité, mais aussi de la plus filiale confiance.

Revenons à la chapelle du Scex ; le saint ermite n'est plus là pour nous y accueillir, mais la Mère de Jésus a continué à multiplier les preuves de sa tendresse maternelle. Il y a dans la plupart de ces ex-voto beaucoup de mystères, mais ce qui apparaît toujours, c'est que dans la peine, à l'heure de l'épreuve, on a prié et la Mère a consolé. Elle a secouru ses enfants.

Une de ces faveurs bien frappantes, c'est assurément le fait de cet enfant qui tombe du toit de la chapelle jusqu'au pied du rocher et son seul souci quand il arrive, c'est de chercher son chapeau pour rejoindre ensuite bien vite son père alarmé.

Il y a des chutes autrement dangereuses, celle de l'âme dans le péché. Combien en est-il que la Vierge Immaculée toute pure, toute bonne, a retenus au bord de l'abîme, combien pour qui elle a été le Refuge, la Mère de Miséricorde, l'Avocate du pardon. Ces grâces de conversion, de résurrection spirituelle sont assurément les plus grandes, les plus précieuses.


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