St Bernardin de Sienne, sa vie et quelques fioretti

St Bernardin de Sienne, sa vie et quelques fioretti

Une jeunesse rude, pure, courageuse

Né le 8 septembre 1380, jour de la Nativité de Marie, Bernardin fut privé, tout jeune, de ses nobles et pieux parents ; mais il trouva dans une de ses tantes une véritable mère.

Sa pureté était si grande, que le moindre mot inconvenant l'affligeait profondément : "Silence, disaient les étudiants quand ils le voyaient apparaître au milieu de leurs conversations trop libres, silence, voici Bernardin !"

A dix-sept ans, il entra dans une confrérie de garde-malades, et soigna pendant quatre ans, dans un hôpital, avec un dévouement et une douceur rares, toutes les infirmités humaines ; il parut surtout héroïque dans une peste affreuse, où il s'imposa mille fatigues et brava mille fois la mort.

Un prédicateur très aimé

L'inspiration du Ciel le conduisit alors chez les Franciscains, qui le lancèrent bientôt dans la prédication. Grâce à la bonté de sa Mère céleste, sa voix, faible et presque éteinte, devint inopinément claire et sonore; Bernardin fut un apôtre aussi brillant par son éloquence que par sa science, et opéra en Italie de merveilleux fruits de salut.

Quelques fioretti

Faisant un jour l'éloge de la Vierge, il Lui appliqua cette parole de l'Apocalypse : "Un grand signe est apparu au Ciel." Au même instant, une étoile brillante parut au-dessus de sa tête.
Une autre fois, parlant en italien, il fut parfaitement compris par des auditeurs grecs qui ne connaissaient que leur langue maternelle.

Un jour, un pauvre lépreux lui demanda l'aumône; Bernardin, qui ne portait jamais d'argent, lui donna ses souliers; mais à peine le malheureux les eut-il chaussés, qu'il se sentit soulagé et vit disparaître toute trace de lèpre.

Bernardin, allant prêcher, devait traverser une rivière et ne pouvait obtenir le passage de la part d'un batelier cupide auquel il n'avait rien à donner. Confiant en Dieu il étendit son manteau sur les eaux, et, montant sur ce frêle esquif, passa la rivière.

Dévot au saint nom de Jésus, et à saint Joseph

C'est à Bernardin de Sienne que remonte la dévotion au saint Nom de Jésus: il ne pouvait prononcer ce nom sans éprouver des transports extraordinaires. Il a été aussi un des apôtres les plus zélés du culte de saint Joseph.


Abbé Jaud, "Vie des Saints pour tous les jours de l'année", Tours, Mame, 1950